Par : Fleury LJ
Publié : 22 septembre 2012

Berger d’abeilles

Boirdgie d’éssattes

Lai Babouératte. La Coccinelle

Boirdgie d’éssattes

- Qu’és-te è breûyie d’ène tâ fôche Popole  ? - Mére, y me seus fait pitchie pai ène éssatte, ébrâme entre doux ciats le boûebat, çoli me fait tot pyein mâ  ! - Aimouéne-te, y veus tchaimpaie ïn eûye. D’ène main fèchte, lai mére tïnt son boûebat po tirie feûs l’aidgeuyon pyaintè â câre de l’eûye. Peus aivô aidrasse, tot-pyain, elle aippyique ïn po de vouardjou su lai byassure qu’ècmence d’enchaie. Le petét s’ât ïn po calmaie, mains sai roidge envés les éssattes ne pyaque vôere. Aivô sné, lai mére se bote è raicontaie l’hichtoire écâmétchainte de lai vétchaince des éssattes. Enfïn, ço qu’élle en aî ôyi djâsaie son raiccouédjaire que se dyait aivô fîertè « Boirdgie d’éssattes  » djemais « Apiculteur  » pe svent mes « Môetches è mie  » po pailaie de ses éssattes. Resseuvenyaince obïn grie di temps péssè  ? Allèz saivoi  ! - Te vois, qu’è me dyait  : se t’endôbes quéqu’ün que traivaiye, è se rgïmbe. È bïn ç’ât tot pitche po les éssattes. Èlles pitchant po se défendre. Tai reûtie â mie di dédjûenon é baiyie tot pyein de bésoigne és éssattes. Dâs lai piquatte di djoué, âs premies rés di soroiye, totes les éssattes s’aictivant. Pon ène menute è pédre. Ç’ât pai miyies qu’èlles s’envoulant retcheudre di pollen su les sious, les tchaitons di tcheudre. Djünque en lai tchoi de lai neût, sains râtaie, ç’ât ïn vai-è-vïnt des sious â besson. Tchaind te srais feûs de l’écôle, te veux meux compare poquoi è fât aivoi tot pyein d’égaid po les éssattes. Ïn sciençou en lai maitére nos bote en voidge  : Sains aissattes dains les an-nèes è vni, pus de vétchaince su lai térre. Ç’ât térribye è aidmâtre. Dâs-dje quéques an-nèes, ïn métchaint mâ raivaidge ène grainde paitchie des bessons di paiyis pe d’endfeûs. Les boirdgies d’éssattes ne coitchant pon loûe tcheusain devaint ène se grôsse déche. Ès ne saint cment si pare po enréyie lai lôson. Ès int éprovè diffreintes aivisales di yûe, des produts d’aipotitchaires, ren ni fait. Le mâ rvïnt aidé. Po obteni ïn kilo de mie,ène éssatte voule quairante miye kilométres. Les sious des tchaimps, des bôs s’éraîris. È fât tchri le pollen aidé pus lèvi, meinme su les touétures des môties, touéts pyaits des immeubyes des vèlles. Des apiculteurs y int ïnchtallè des bessons. Tchudes de fô  ? Que nyan. Ç’ât ène rétche expéryeince qu’è pouétchè ses fruts. Vois-te petét, è y aî encoué tot pyein è faire po voiri les éssattes, pe se nos vlent maindgie de saivurouses reûties â mie. - Mére, y aî compris. Y ne veux pu aigaicie ène éssatte que traivaiye. {Lai Babouératte} ----

Berger d’abeilles

- Qu’as-tu à brailler d’une telle force Paul  ? - Maman, je me suis fait piquer par une abeille, hurle entre deux hoquets le petit garçon. Ça me fait très mal  ! - Amène-toi, je vais jeter un œil. D’une main ferme. La mère tient son petit garçon pour retirer l’aiguillon planté dans la région de l’œil. Puis avec adresse, calmement, elle applique un peu de vinaigre sur la blessure qui commence d’enfler. Le petit s’est un peu calmé, mais sa rage envers les abeilles ne cesse guère. Avec simplicité, la mère se met à raconter l’histoire étonnante de la vie des abeilles. Enfin, ce qu’elle a retenu des explications de son instituteur qui se disait fièrement « Berger des abeilles  » jamais « Apiculteur  » et souvent mes « Mouches à miel  » pour parler de ses abeilles. Souvenirs lointains où nostalgie du temps passé  ? Allez savoir. - Tu vois, qu’il me disait  : Si tu énerves quelqu’un qui travaille, il se regimbe. Et bien, c’est pareil pour les abeilles. Elles piquent pour se défendre. Ta tartine au miel du déjeuner a donné beaucoup de besogne aux abeilles. Dès la pointe du jour, aux premiers rayons du soleil, toutes les abeilles s’activent. Pas une minute à perdre. C’est par milliers qu’elles s’envolent recueillir du pollen sur les fleurs, les chatons du noisetier. Jusqu’à la tombée de la nuit, sans s’arrêter, c’est un va-et-vient des fleurs à la ruche. Lorsque tu seras sorti de l’école, tu veux mieux comprendre pourquoi il faut avoir énormément d’égard pour les abeilles. Un spécialiste en la matière nous met en garde  : Sans abeilles dans les années à venir, plus de vie sur la terre. C’est terrible à admettre. Depuis quelques années, un mal sournois ravage une grande partie des ruches du pays et des environs. Les bergers d’abeilles ne cachent pas leurs soucis devant une si grande catastrophe. Ils ne savent comment s’y prendre pour enrayer la contagion. Ils ont essayé différentes idées ingénieuses locales, des produits d’apothicaire. Rien n’y fait. Le mal revient toujours. Pour obtenir un kilo de miel, une abeille vole quarante mille kilomètres. Les fleurs des champs et des forêts se raréfient. Il faut chercher le pollen toujours plus loin, même sur les toitures des églises, toits plats des immeubles des villes. Des apiculteurs y ont installé des ruches. Extravagances de fous  ? Que non. C’est une riche expérience qui a porté ses fruits. Vois-tu petit, il y a encore beaucoup à faire pour guérir les abeilles et si nous voulons encore manger de savoureuses tartines de miel. - Maman, j’ai compris. Je ne veux plus agacer une abeille qui butine. {La Coccinelle}