Publié : 6 septembre

Superstition (2)

Fasses craiyainces (2)

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 6 septembre 2024

Fasses craiyainces (2)

Croûegie ïn noi tchait poétche mâlhèye. An dyait que les nois tchaits èt les dgenâtches s’ensoinnïnt.

S’ vôs euffrèz ïn couté en crôma, è fât aidjoutaie ènne piece de m’noue, sains quoi l’aimitie s’rait brijie.

 péssaidge d’ïn entier’ment, è fât faire le seingne de croux èt, po ïn hanne, rôtaie son tchaipé.

S’ vôs renvoichèz ènne saliere, è vô fât tchaimpaie ènne pïnçatte de sâ poi d’chu lai gâtche épale.

Britçhaie ïn mirou vâdrait sept ans de malhèye.

Le fûe follet, ç’ât ènne aîme en poéne que vâdyéye dains lai neût.

S’ vôs léchietes tchoére ïn aig’ment, vôs airèz d’ lai visite : se ç’ât ïn couté, çoli s’ré ïn hanne ; se ç’ât ènne tçheyie, çoli s’ré ènne fanne.

Les bredons sont les aîmes des moûes que n’aint p’ encoé trovè le répét. Ès r’venyant laivou qu’ès aint vétyu. Ès poéyant travoichie les mûes.

Se Dûe é créè lai pieudge, ç’ât le diaîle qu’é créè lai grâle. Dains l’ temps, an soénnait le tocsïn po évitaie lai grâle.

Notes

S’ensoinnaie, faire alliance

Les bredons, les fantômes

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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Superstition (2)

Croiser un chat noir porte malheur. On disait que les chats et les sorcières s’associaient.

Si vous faites cadeau d’un couteau, il faut y joindre une pièce de monnaie, sans quoi l’amitié serait rompue.

Au passage d’un enterrement, il faut faire le signe de croix et, pour un homme, enlever son chapeau.

Si vous renversez une salière, il vous faut jeter une pincée de sel par-dessus l’épaule gauche.

Briser un miroir vaut sept ans de malheur.

Le feu follet, c’est une âme en peine qui erre dans la nuit.

Si vous laissez tomber un ustensile de cuisine, vous aurez de la visite : si c’est un couteau, ce sera un homme ; si c’est une cuiller, ce sera une femme.

Les fantômes sont les âmes des morts qui n’ont pas encore trouvé le repos. Ils reviennent là où ils ont vécu. Ils peuvent traverser les murs.

Si Dieu a créé la pluie, c’est le diable qui a créé la grêle. Autrefois, on sonnait le tocsin pour éviter la grêle.

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