
Publié dans le Quotidien Jurassien le 17 avril 2020
È prepos di mairiaidge
Aivaint, aiprés
È y en é yun que dyait : « Tiaind qu’i fréquentôs mai fanne, i l’ainmôs taint qu’i l’airôs maindgie. »
Èt peus mit’naint ? qu’an yi d’mainde.
Mit’naint, des côps, è m’en encrât de n’ pe l’aivoi fait.
Ïn âtre, que v’nyait en lai lôvre è Tchétchelvan dyait en sai bionde :
I t’ainme. I f’’rôs tot po toi. I m’ traînn’rôs en tes pies, i travoéch’rôs cïntye côps l’Étang Foértchu en lai nadge. I décreutch’rôs lai yeune. I te tyeuy’rôs des çhoés poi brassies. I te poétch’rôs ch’ mes épâles...
Seuffit,seuffit. Te r’vïns dûemoène ?
Ô, s’è n’pieut pe.
Dichpute
Ïn djûene mairiè f’sait des repreutches en sai fanne : « Te boques. An dirait que te n’ m’aimes pus. S’i daivôs meuri, te n’ pûerôs meinme pe. »
Èt peus lée : « Mains chié. Te sais bïn qu’i pûere po ïn ran. »
Notes
Tchétchelvan, Courtelevant
l’Étang Foértchu, l’Étang Fourchu, à proximité
Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
 propos du mariage
Avant, après
L’un disait : « Quand je fréquentais ma femme, je l’aimais tellement que je l’aurais mangée. »
Quelqu’un lui demande :
Et puis maintenant ?
Maintenant ? Parfois, je regrette de ne pas l’avoir fait.
Un autre qui fréquentait à Courtelevant disait à sa bonne amie :
Je t’aime. Je ferais tout pour toi. Je me traînerais à tes pieds. Je traverserais cinq fois l’Étang Fourchu à la nage. Je décrocherais la lune. Je te cueillerais des fleurs par brassées. Je te porterais sur mes épaules...
Suffit, suffit. Tu reviens dimanche ?
Oui, s’il ne pleut pas.
Dispute
Un jeune marié faisait des reproches à sa femme : « Tu boudes. On dirait que tu ne m’aimes plus. Si je devais mourir, tu ne pleurerais même pas. »
Et elle : « Mais si ! Tu sais bien que je pleure pour un rien. »