Lo p’tét saipïn
Le petit sapin, M.M. Oriet
- Le petit sapin, M.M. Oriet
Lo p’tét saipïn
Tôt l’enson dains les grants bôs. è y aivait ïn p’tét saipïn que diait :
- Oh
! c’ment qu’i vorôs être de Nâ lo messaidgie, i seus chûrement
trop p’tét po ci péssaidgie banheur
Ïn copou I’ oyi è pe tôt dgentiment yi dit :
- C’ ment
? Po L’ Maître que b’nât les afaints, trop p’tét niun n’peut
l’étre. P’têt saipïn i t’veus pâre .
-Te m’veus pâre
? Oh
! C’qui en seus hèyeroux
!
- Mains ... oye
! Poiraîvaint è t’ veut fayait bèyîe tai vie
!
Tchittie ci bé vâ è pe les grants bôs, tes aimis. Dis-me àt-ce aïye ou bïn nian
?
- Copou frie. ç’ât aïye. Te m’peus pâre adjd’heu. I veus ainnoncie lai
Néchaince de Djésus lo bon Sâveur r’novlaint l’èchpéraince
Que raimoiye dains les tieûres.
- Aidûe mes bés grants bôs, foidgieres, mosses qu’i aimôs, è n’y airait
Ran qu’vos po saivoi mai poène de vos tchittie
; è lo fât.
I vais r’yûre dains lai piaînne, potchaie Nâ à v’Iaidge.
Le petit sapin
Tout là-haut dans la forêt un petit sapin disait :
- Oh
! Comme je voudrais être de Noël le messager
!
Je suis trop petit peut-être pour ce bonheur passager.
Un bûcheron l’entendit et tout gentiment lui dit :
- Comment
? Pour le Maître qui bénit les enfants,
Trop petit nul ne peut l’être
! Petit sapin je te prends
!
Tu me prends
? oh je suis content
!
- Mais ... écoute
! Auparavant tu devras donner ta vie
;
Quitter ce joli vallon et la forêt, ton amie, réponds
!
est-ce oui ou non
?
- Bûcheron frappe, c’est oui tu peux me prendre aujourd’hui
J’annoncerai la naissance de Jésus le bon sauveur
Renouvelant l’Espérance qui rayonne dans les coeurs.
Adieu ma belle forêt, fougères, mousses que j’aimais
Vous seules saurez ma peine de vous quitter
; il le faut.
Je vais luire dans la plaine porter Noël au hameau.
{anonyme, poésie apprise à 7 ans par Marie-Madeleine Oriet}