Paru dans
LQJ du 14 mars 2014
{Le sorâye euriût. Le cie ât tot bieu. Ç’ât ïn bé djoué po l’eûv’tchure d’ lai pâtche. Â long di Doubs, è y é pus de pâtchous que d’ poûechons. Ès s’ cheuyant tot l’ long d’ lai r’viere.
Ïn hanne ritte ch’ le seintie. È s’ râte, tot éçhâd, voi ïn d’ cés pâtchous :
- Dites-voûere, vôs n’airïns p’ vu péssaie mai fanne, pai hésaîd
?
- Ènne bionde, d’aivô ïn noi mainté èt peus dés grôs soulaies
?
- Djeût’ment.
- Èlle poétchait ïn roudge hâbresac quasi veûd
?
- Ç’ât çoli. Yé bïn, vôs l’èz vue ou bïn nian
?.
- Chié. I l’aî vue péssaie.
- Aidonc, èlle ne dait p’ étre bïn loin.
- Oh, vôs saîtes, poi chi, le courant ât brâment foûe.
tot éçhâd, } tout haletant
{ïn hâbresac}, un sac à dos
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Traduction
Au bord du Doubs
Le soleil luit. Le ciel est tout bleu. C’est un beau jour pour l’ouverture de la pêche. Au bord du Doubs, il y a plus de pêcheurs que de poissons. Ils se suivent tout le long de la rivière.
Un homme court sur le sentier. Il s’arrête, haletant, près d’un de ces pêcheurs :
- Dites-moi, vous n’auriez pas vu passer ma femme, par hasard
?
- Une blonde, avec un manteau noir et des souliers de marche
?
- Exactement.
- Elle portait un sac à dos rouge presque vide
?
- C’est ça. Alors, vous l’avez vue oui ou non
?
- Si, je l’ai vue passer.
- Alors, elle ne devrait pas être bien loin.
- Oh, vous savez, par ici, le courant est très fort.
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La chronique patoise du
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