Publié : 19 avril

Une page de l’histoire romaine

Ènne paidge de l’hichtoire de Rome

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 12 avril 2024

Ènne paidge de l’hichtoire de Rome

Çt’ Ida ât raicoédgeaire d’hichtoire â s’condaire. Èlle ât coégnue po étre chtrèngue. Ès en sont en l’Antitytè. Aivaint que d’ porcheudre, èlle veut s’aichuraie qu’ les éyeuves aint bïn r’teni.

- Âdj’d’heû, i vôs veus quèchtionnaie chu l’hichtoire de Rome que nôs ains traitèe lai driere yeçon èt qu’i vôs aî d’maindè d’ révijaie. Dis-me voûere, Moûeri, tiu ç’ât qu’é assaichinè Jules César ?

- Ç’ n’ât p’ moi.

- Moûeri, t’ n’ès p’ vergangne de m’ répondre dïnche ?

- I vôs djure, Daime, i n’aî ran è voûere d’aivô çoli.

- Moûeri, en quélle hoûere ât-ce qu’è rentre, ton pére ?

- És chés.

- I m’en veus allaie l’ trovaie.

Le meinme soi, èlle dichcute d’aivô le pére :

- I aî d’maindè en vot’ boûebe tiu qu’é assaichinè Jules César. È m’é réponju que ç’ n’était p’ lu. È n’aivait p’ fait ses daivois, bon, mains l’ pé, ç’ât qu’è s’ât fotu d’ moi. Tote lai tyaisse s’ât touêju d’ rire. Ïn pô d’ rèchpèt, tot d’ meinme !

- Écoutèz, Daime, mon boûebe é bïn des défâts. Ç’ât ïn feignant, ïn peuri, ïn croûeye éyeuve. Mains ç’ n’ât p’ïn mentou. Encoé moins ïn aissaichïn. S’è vôs é dit que ç’ nât p’ lu, vôs peutes le craire.

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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Une page de l’histoire romaine

Ida est maîtresse d’histoire au secondaire. Elle est réputée pour sa sévérité. Ils en sont à l’Antiquité. Avant d’aller plus loin, elle veut s’assurer que les élèves ont bien retenu.

- Aujourd’hui, je vous questionnerai sur l’histoire romaine que nous avons traitée la dernière fois et que je vous ai demandé de réviser. Dis-moi, Maurice, qui a assassiné Jules César ?

- Ce n’est pas moi.

- Maurice, tu n’as pas honte de me répondre comme ça ?

- Je vous jure, Madame, je n’ai rien à voir avec ça.

- Maurice, à quelle heure rentre-t-il ton père ?

- À six heures.

- J’irai le trouver.

Le même soir, elle discute avec le père.

- J’ai demandé à votre fiston qui a assassiné Jules César. Il m’a répondu que ce n’était pas lui. Il n’avait pas fait ses devoirs, bon, mais le pire c’est qu’il m’a tournée en bourrique. Toute la classe s’est tordue de rire.

- Écoutez, Madame, mon garçon a de nombreux défauts. C’est un paresseux, un cancre, un mauvais élève. Mais ce n’est pas un menteur. Encore moins un assassin. S’il vous a dit que ce n’est pas lui, vous pouvez le croire.

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