Fates-vo donc di bon caifé,
Op coutchie-vo dins un bon yé ;
Pa stu moyan, autint qu’un tia,
Vo vla vévre ai vot’ Fuat
Envoyé par Jules Paroz à sa maman, depuis l’école normale de Porrentruy au Fuet, le 21 septembre
Faites-vous donc du bon café,
Puis couchez-vous dans un bon lit :
Par ce moyen autant qu’un tilleul,
Vous voulez vivre en votre Fuet
Fates-vo donc di bon caifé,
Faites-vous donc un bon café,
Op coutchie-vo dins un bon yé ;
Et puis couchez-vous dans un bon lit (Ajoie : èt peus, abrégé ici en op, o peu)
Pa stu moyan, autint qu’un tia,
Par ce moyen, autant que (par) un tilleul (infusion)
Vo vla vévre ai vot’ Fuat
Vous vivrez (futur en français régional : vous voulez vivre, avec l’auxiliaire vouloir) dans (à) votre Fuet.
Dans ses mémoires, Jules Paroz rappelle qu’on ne parlait que patois au Fuet, dans la première moitié du 19e siècle.