Publié :
22 septembre 2012
Métiers d’autrefois
Méties d’âtrefois
La Babouératte, la Coccinelle
Méties d’âtrefois
Y me demainde tchu y vai poyè trovaie po raiyure mon ouégnon ? Les rleudgies sont putôt raîes dains le câre. Dïnche-lai djâsaie ïn haibitaint des Frainches-Montaignes en l’an-nèe déchète cent quairante-cïntche.
Ç’ât chûr, adjd’heu çôlì prâte è sôrire ; des ôvries rleudgies nos en trovans tot pyein mitnaint. Ès poyant vétche de ci métie, ço que n’était pon pôssibye dains ci temps-lì. Les bordgeais des tyeummunes de l’ancïne prïncipâtè épichcopale de Baîle, labouérous, labouérouses de néchaince, prâtitchaïnt de côte, ïn âtre métie. Ène lichte de ces méties d’aippoint feut étabyie, cheûte en lai demainde di tchâitlïn de lai Fraintche-Montaigne des Bôs.
Ces métïes d’aippoints, lai pupaît rébiès adjd’heu, étaïnt ène doué de rveni di temps des lôngs heûvés. Ès fidjûrant en lai cheûte de l’otchupâtion prïncipâle des haibitaints, soit : Labouérou daibôd.
Étes-vos courieux ? Moi cié, pe y n’aî poyu rjippaie â pyaisi de paitaidgie mai détcheuvre d’aivô vos, aimis des resseuvenyainces. Les noms des méties entre parenthèses, ç’ât di patois djâsaie en ci temps lì.
─ Caibairtie, tabaiyon pe airpentou.
─ Raiccouédjaire, syaivïn, tchaitre.
─ Téchrain, rleudgie.
─ Taiyat, fesou de rûes (ruhier, ruyer), tchaipyou (tchaipus).
─ Méetre peultie.
─ Mairtchâ.
─ Peultie, manôvrie.
─ Méetre couédjainnie.
─ Officie, mairtchaind.
─ Tape-soiyat (soillotie, soillatie, sélie).
─ Taitat (en laives, échannes, syévïns, écôeches).
─ Taiyat fesou de rûes (ruhier, ruyer, rueyie).
─ Tchaipyou (tchaipus) téchrain.
─ Borlie, sèllie.
 Pommerats demouéraie l’éxjécuteur des bésses-ûevres (rigot, rigat). Èl était aito écoértchou, équarréchou pe maircandou (borriuâ).
─ Fesou de pnâs, d’éffôches.
Aidé aivô ün premie dgeaingne-pain labouérou ; nos trovans encoué és Fraintches-Montaignes di ci temps-l’ì des saivois-fai quéques-üns rébiès adjd’heu.
─ Moûenie, vitrie (fenétrou) mairtchaind de toubac.
─ Petét fouérdgeou (faivre).
─ Tchâssenie (chasenie).
─ Tchaipelie, botenie en botons de crin, mècherie.
─ Graind pe petét hussie (voible, voeble).
─ Aivaint-djâsou de djustice (aivainpailie).
─ Carrie (priërou) taiyou de pîeres (tèyous de piëres) de nôs (naux).
─ Djairroit (dyairroit) de métie.
─ Côedgie.
─ Boirdgie de tchaimpois.
─ Çoutie.
─ Poilie, semencîe.
─ Traifitchaint.
─ Mnusie de fouértches pe copats.
─ Brconie, djouérnalie, aimeûnou, pètlou.
─ Tchassenouse de capes, bouénne-fanne.
─ Éssaipoûse, djouérnalîere.
─ Raitie, taupie, sourcie.
Pus de doux sîecles se sont écoûes dâs don. És Fraintches-Montaignes cmen paitchot, les rvenis dains lai paiyisainnerie, permâttant de vétche honorabyement. Les bïns se sont éleûchès. Les moiyïns de tyeummunicâtions ; tchmïns, gasses meux traicies, le tchmïn de fé, l’aimouénèe d’âve dains tchéque hôtâ.
Tot ces aiménaidgements int sôetchi les dgens de yôte déche. Les aitlies d’heurleudgerie pe d’utiyaidge de hât nivé, otchupant bïn di monde tchie nos adjd’heus.
Dains ren de temps, le visaidge ôvrie des Fraintches-Montaignes é tchaindgie. Èl ât pus vétchaint ; mains ne vos faite pon de tcheûsain, èl é demouérè aitcheuyaint dains sai sïmpyicitè. Les saipïns, les tchaimpois, les tourbîeres, les laités, meînme les mus de soitches pîeres, ren n’é tchaindgie.
Ç’ât bé, pe ç’at tchie nos !
{Lai Babouératte}
Métiers d’autrefois
Je me demande qui je vais pouvoir trouver pour réparer ma montre de poche ? Les horlogers sont plutôt rares dans la région. Ainsi causait un habitant des Franches-Montagnes en l’an dix-sept cents quarante-cinq.
C’est certain, aujourd’hui cela prête à sourire ; des ouvriers horlogers nous en trouvons beaucoup maintenant. Ils peuvent vivre de ce métier, ce qui n’était pas possible dans ce temps-là. Les bourgeois des communes de l’ancienne principauté épiscopale de Bâle, laboureurs et laboureuses de naissance, pratiquaient à côté, un autre métier. Une liste de ces métiers d’appoint, fut établie, suite à la demande du châtelain de la Franche-Montagne des Bois.
Ces métiers d’appoint, la plupart oubliés aujourd’hui, étaient une source de revenu pendant les longs hivers. Ils figurent à la suite de l’occupation principale des habitants, soit :
Laboureur d’abord.
Etes-vous curieux ? Moi oui, et je n’ai pas résisté au plaisir de partager ma découverte avec vous, amis des lointains souvenirs. En voici quelques-uns
:
Cabaretier. ─ Notaire, arpenteur. ─ Maître d’école, sacristain, chantre. ─ Tisserand, horloger. ─ Faiseur de roues, charron. ─ Charpentier. ─ Maître-tailleur. ─ Maréchal. ─ Tailleur manœuvre. ─ Maître-cordonnier. ─ Officier, marchand. ─ Boisselier. ─ Couvreur de toits en lave, bardeaux, tavillons, écorces. ─ Charron faiseur de roues. ─ Charpentier, tisserand. ─ Bourrelier, sellier.
Aux Pommerats habitait l’exécuteur des basses-œuvres. Il était aussi écorcheur, équarrisseur et bourreau. ─ Faiseur de doubles et de forces. Toujours avec un premier gagne-pain, laboureur ; nous trouvons encore aux Franches-Montagnes de ce temps-là des savoirs-faire, quelques-uns oubliés aujourd’hui. ─ Meunier, vitrier, marchand de tabac. ─ Petit forgeur. ─ Chaussonnier. ─ Chapelier, boutonnier en bouton de crin, mercerie. ─ Grand et petit huissier. ─ Avant-parleur de justice. ─ Carrier, tailleur de pierres et d’abreuvoirs. ─ Tanneur de profession. ─ Cordier. ─ Berger de pâturages. ─ Cloutier. ─ Résinier, gemmeur, semencier. ─Trafiquant. ─ Menuisier en fourches et seillons. ─ Braconnier. ─ Journalier, mendiant, quêteur. ─ Bonnetière, sage-femme. ─ Lavandière, journalière. ─ Ratier, taupier, sourcier.
Plus de deux siècles se sont écoulés depuis. Aux Franches-Montagnes comme partout, les revenus dans la paysannerie, permettent de vivre honorablement. Les fermes se sont étendues. Les moyens de communication : chemins, routes mieux tracées, le chemin de fer, l’amenée d’eau dans chaque maison. Tous ces aménagements ont sorti ces habitants de leurs modestes conditions.
Les ateliers d’horlogerie, d’outillage de haute de gamme, occupent beaucoup de monde chez nous aujourd’hui.
En peu de temps, le visage ouvrier des Franches-Montagnes a changé. Il est plus vivant ; mais ne vous faites pas de souci, il est demeuré accueillant dans sa simplicité. Les sapins, les pâturages, les tourbières, les étangs, même les murs de pierres sèches, rien n’a changé.
C’est beau, et c’est chez nous !
{La Coccinelle}