Publié dans le Quotidien Jurassien le 13 janvier 2023
Cïntye loûenes
Ci p’tèt D’julat breûye tiaind qu’an le laive. Dô lai douche, è braîme cment ïn gorèt Sai mairrainne en envèllie : «
Oh, c’ment qu’ t’és crâchu
!
» - Bïn chûr, mai mére m’airrose tos les maitïns. Tyaind qu’èlle é fini d’ennâyaie ses pyaintes, ç’ât mon toué.
*
Grôs tchaigrïn :
-Poquoi qu’ te pûeres, mon p’tèt
?
-Ç’ât è câse des rhumâtisses.
-Poûere afaint, se djûene èt peus dje des rhumatisses.
-Ç’n’ât p’ çoli. Mains mon pére qu’ât régent m’é fotu ènne gnaffe poéche qu’i saivôs pe l’ graiy’naie.
*
Ènne daime airrive tchie l’ méd’cïn des eûyes d’avô son boûebat cïntye ans.
-Ç’ât po vôs, Daime, o bïn po ci djûene hanne
?
-Ç’ât po le p’tèt, mains cment qu’è n’sait p’oncoé yére, i yéraî en sai piaice.
*
Ènne de ces vâprèes de djainvrie cment qu’an les ainme, raimoiyainne., d’aivô des valmons d’ noidge èt di s’raye, ènne tchaîrmainne daime s’aidrâsse en l’opticien :
-Vôs èz des brelitçhes
?
-Ç’ât po le s’raye
?
-Nian, ç’ât po moi.
*
-I me d’mainde ç’ qu’è m’airrive, Dottoé. Dâ quéque temps, tiaind qu’i aî mairtchi, i n’ sens pus mes pies. Vôs craites que ç’ât grave
?
-Mains nian. I m’en veus sïmpyement vôs déboutchi l’ nèz.
Notes
Ennâyaie, arroser
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Cinq histoires drôles
Le petit Jules hurle quand on le lave. Sous la douche, il braille comme un goret. Sa marraine est en visite : «
Oh, comme tu as grandi
!
» - Bien sûr, ma mère m’arrose tous les matins. Quand elle a fini avec ses plantes, c’est mon tour.
*
Gros chagrin :
-Pourquoi pleures-tu, mon petit
?
-C’est à cause des rhumatismes.
-Pauvre enfant, si jeune et déjà des rhumatismes.
-Ce n’est pas ça. Mon père, qui est instituteur, m’a flanqué une torgnole parce que je ne savais pas l’écrire.
*
Une dame arrive chez l’ophtalmologue avec son garçonnet de cinq ans.
-C’est pour vous, Madame, ou bien pour ce jeune homme
?
-C’est pour le petit, mais comme il ne sait pas encore lire, je lirai à sa place.
*
Un de ces après-midi de janvier comme on les aime, éclatant, avec des monceaux de neige et du soleil, une charmante dame s’adresse à l’opticien :
-Vous avez des lunettes
?
-C’est pour le soleil
?
-Non, c’est pour moi.
*
-Je me demande ce qui m’arrive, Docteur. Depuis quelque temps, quand j’ai marché, je ne sens plus mes pieds. Vous croyez que c’est grave
?
-Mais non. Je m’en vais simplement vous déboucher le nez.
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