Par : Fleury LJ
Publié : 19 janvier 2011

En lai pitçhatte di djoué.

Une ode au lever du matin et au travail du paysan, écrite par Valérie Erard dite Chante Clair. Texte dit par Norbert Brahier, Lajoux.
En lai pitchatte di djoe, V. Erard, Norbert Brahier
En lai pitchatte di djoe, V. Erard, Norbert Brahier
En lai pitçhatte didjoé, Valérie Erard
Le même texte dit par Marie-Madeleine Oriet, Vicques
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En lai pitçhatte di djoé

De boènne houre le maitïn, i euvre mai f’nétre, i fais caquaie les lades contre lai muraiye. Ç’ât encoé lai noire neût. I engoule l’oûere bïn frâ que m’ révoiye. An d’vise dje ènne pitçhatte de djoè en aimont d’lai côte. Çoli promât ènne tote bèlle djoénèe. Tot â l’entouè, ç’ât encoé le silence vu que les véjïns sont tus des dgens d’aidge que sont bïn aîges de faire lai graiche maitnèe. I révise è droite. Lai grôsse fabrique ât dje éçhièrie. Le concierdge aére, èl étchâde les yûes. Ènne auto airrive aivô les premies l’ôvries. Tot è gâtche, i vois ènne fèrme qu’ât aijbïn éçhiérie. Le paiyisain èt les valats sont en l’étâle po aifforaie les bétes, traîre les vaitches, soignie les bétes, les p’tètes èt les grôsses. Ce les ôvries, de pai yot’ traivaiye, sont des maitnies, èls aint poétchaint le saimdè èt le dûemoinne po se désôlaie. Po l’paiyisain ç’ât âtre tchôse, tos les djoés è fât soignie les bétes. Ce l’paiyisain é l’pus bé métie â monde, çoli d’mainde d’lai v’lantè, di coéraidge èt d’l’aimour po not’ bèlle tiere. Ç’ât l’paiyisain que voigne le biè po not’ pain, que piainte lai voigne po l’vïn... que piainte les pommattes èt les betteraves... èt les aîbres po aivoi des bés fruts. Ç’ât l’traivaiye di paiyisain que feunât le maindgie en cés des vèlles. Èl ât pénibye de voûere aibaind’naie ci bé métie. Paiyisain, lai tiere ç’ât tai saintè, tai libertè, ton ïndépendance. Te sais aippointie lai moéchon, èt l’aittendre. Dains ton traivaiye és tchaimps te laibouèr’s, te voingnes èt t’échpéres Paiyisain, tiu botteré encoé lai tchairrue dains lai boènne tiere de tchie nos se t’aibainden ? I dirôs soie c’ment Virgile : « Ah ! Se les paiyisains cognéchïnt yot’ bonhèye ! » Lajoux, le 30 mars 1985 Chante Clair en ses 85 ans {Soyhières, le 18 mars 2011 Denis Frund} ----

A la pointe du jour

De bonne heure, le matin, j’ouvre ma fenêtre, je fais claquer les volets contre la muraille. Il fait encore nuit noire. J’aspire l’air bien frais qui me réveille. On devine déjà la lueur du jour au sommet de la côte, présage d’une magnifique journée. A l’entour règne encore le silence, car les voisins, tous âgés, aiment à faire la grasse matinée. Je regarde à droite. La grande fabrique est déjà éclairée. Le concierge aère, il tempère les lieux. Une voiture amène les premiers ouvriers. Tout à gauche, je vois une ferme également éclairée. Le paysan et les domestiques sont à l’écurie à fourrager les bêtes, traire les vaches, soigner le gros et le petit bétail. Si les ouvriers , de par leur travail, sont des matinaux, ils ont pourtant le samedi et le dimanche pour se délasser. Pour le paysan, il en va autrement. Chaque jour, il s’occupe du bétail. Le paysan pratique certes le plus beau métier du monde, mais qui exige de la volonté, du courage, et l’amour de la terre. C’est le paysan qui sème le blé pour notre pain, qui plante la vigne de notre vin, qui plante les pommes de terre, les betteraves... et les arbres qui fourniront de beaux fruits. Grâce à son travail, le paysan répond aux besoins des citadins. Il est triste de voir ce noble métier abandonné. Paysan, la terre c’est ta santé, ta liberté, ton indépendance. Tu sais préparer la moisson et attendre la récolte. Aux champs, tu laboures, tu sèmes et tu espères. Paysan, si tu abandonnes, qui enfoncera encore la charrue dans notre terre fertile. J’aime à répéter comme le poète Virgile : « Ah ! Si les paysans connaissaient leur bonheur ! » {Traduction : BC 30.4.11} En lai pitchatte di djoe, V. Erard