Publié dans le Quotidien Jurassien le 18 octobre 2024

Biantche paidge

Dous raicoédgeous fréquentïnt le gymnase qu’ât dev’ni le lycée mit’naint. Ès étïnt pus s’vent en lai Brasserie Vultier que pyondgies dains les yivres. Le djoué des examens, ès n’en m’nïnt pe lairdge. C’était ïn impoétchaint examen po obteni lai maituritè. Tos les éyeuves de çte tyaisse étïnt raissembyès dains ïn grant poiye. Les tâles étïnt sépairèes. Impôssibye de breûyassie. Les éyeuves traivaiyïnt dôs le chtrèngue redyait de dous cheurvéyaints.

Aiprés l’examen, nos dous raicoédgeous boiyïnt ènne biere en lai Brasserie Vultier

 Ç’ât allè po toi ?

 Pe taint. I aî rendu lai feuille biantche. Èt toi ?

 Di meinme. Feuille biantche. Veude. Piepe ènne leingne. Le nom, le titre, ç’ât tot.

 T’ veus voûere. Ès vlant encoé dire qu’ nôs ains copiè.

Notes

LaBrasserie Vultier, située près de l’ancien passage à niveau, était une véritable institution où les étudiants aimaient à se retrouver.

Breûyassie, tricher

Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Page blanche

Deux étudiants fréquentaient le gymnase qui est devenu le lycée actuellement. Ils étaient plus souvent à la Brasserie Vultier que plongés dans les livres. Le jour des examens, ils n’en menaient pas large. C’était un examen important pour l’obtention de la maturité. Tous les élèves de cette classe étaient rassemblés dans une grande salle. Les tables étaient séparées. Impossible de tricher. Les élèves travaillaient sous le regard sévère de deux surveillants.

Après l’examen, nos deux étudiants buvaient une bière à la Brasserie Vultier

 C’est allé pour toi ?

 Pas tellement. J’ai rendu la feuille blanche. Et toi ?

 Pareil. Feuille blanche. Vide. Même pas une ligne. Le nom, le titre, c’est tout.

 Tu verras. Ils vont encore dire que nous avons copié.

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