Djasans

Publié dans le Quotidien Jurassien le 9 septembre 2022

Ïn miraîtçhe

{D’après Eric Ankli} È y aivait ci Milat que ne prenyait dyère de tieusain de sai saintè. Ès se r’trovïnt touedge dous trâs en la Coranne. Ès treûyïnt d’ lai pamme cment qu’an boit d’ l’âve. En pus, ès foûechïnt ch’ le toubac, ès femïnt cment des pompies. Ci Milat ne maindgeait quasi ran. Ç’ que d’vait airrivaie airrivé. Èl ât tchoé malaite. Ma fi, è feut bïn oblidgie d’allaie â méd’cïn. Çtu-ci l’envié directe è Baîle. Ès yi aint botè ènne taîtche. Â bout de quéque temps, è r’vait è Baîle po ènne visite. En rentraint, è s’empitye de nové en la Coranne, trop hèy’rou de r’trovaie ses aimis. - Eh bïn, Milat, t’és r’voiri ? Qu’ât-ce qu’ès t’aint dit à Baîle ? - Ès m’aint dit que çoli allait bïn. Po moi, ç’ât ïn vartâbye miraitçhe. Encoé dous s’nainnes d’ convalécheince, èt peus aiprés, i r’veus poéyait femaie, boire èt pichie c’ment ci en d’vaint. Notes Ès treûyïnt, ils buvaient. Treûyie, boire comme les vaches, en aspirant avec bruit. (Simon Vatré) ènne taîtche, une poche (de l’allemand Tasche) ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Un miracle

{D’après Eric Ankli } Émile ne s’inquiétait guère de sa santé. Ils étaient quelques-uns à se retrouver régulièrement à la Couronne. Ils sirotaient de l’eau de vie de pomme comme si c’était de l’eau. En plus, ils forçaient sur le tabac, ils fumaient comme des pompiers. Émile ne mangeait presque rien. Ce qui devait arriver arriva. Il tomba malade. Ma foi, il fut bien obligé de consulter le médecin. Celui-ci le fit hospitaliser à Bâle. Il en revint avec une poche urinaire. Au bout de quelque temps, il retourne à Bâle pour un contrôle. En rentrant, il s’enfile de nouveau à la Couronne, trop heureux de retrouver ses amis. - Eh bien, Émile, tu es guéri ? Qu’est-ce qu’ils t’ont dit à Bâle ? - Ils m’ont dit que tout va bien. Pour moi, c’est un véritable miracle. Encore deux semaines de convalescence et je pourrai fumer, boire et pisser comme avant. { {{Les chroniques patoises de Bernard Chapuis en 2022}} } {{ {Toutes les chroniques patoises de Bernard Chapuis} }}