Paru dans
LQJ du 3.6.2011
www.lqj.ch
Djâsans patois
{{Ènne yeçon}}
T’és trop d’envietè
Ïn ptèt bardgie d’poûes, avaît en téte de s’mairiaie d’aivô lai prïnçasse. Çté-ci que tcheussaît d’lai sens d’sai paîtûere l’ouyé èt peus s’tchaindgé tot comptant en bardgire de tchevris.
- Dis voûere, i te piaîs
?
- Ô Dé nâni.
Li-dechus, lai fâsse bardgire s’eurvire en prïnçasse.
- Èt peus dïnche
?
- Oh aye, bogre aye.
- Mon ptèt l’hanne, t’és trop d’envietè. I n’seus p’fèe po ïn bardgie d’poûes.
C’est donc l’histoire de ce petit berger de cochons qui rêvait d’épouser la princesse. Celle-ci, un peu magicienne, lui apparut d’abord sous la forme d’une bergère de chèvres.
«
Dis donc, je te plais
?
» Réponse dédaigneuse de l’intéressé. Retrouvant ses apparences, elle lui demande : «
Et comme ça
?
»
- Oh oui, bougre oui.
- Mon petit homme, tu as trop d’ambition. Je ne suis pas faite pour un berger de cochons.
B. Chapuis