Djasans

Publié dans le Quotidien Jurassien le 29 novembre 2024

Imaidges d’Aiméritye

Yun d’ Soubey aivait vétyu en Aiméritye. De r’touè dains son v’laidge, è raicontait. Li tot était pus bé, pus grant. Les graitte-cie, te renvoiches lai téte en airriere po les raivoétaie. Le hât se pie dains les nûes.

- È lai caimpaigne, t’y és t’aivu ? qu’an yi d’mainde.

- Ô. Les tchaimps, ç’ n’ât des p’tèts câres cment ci-dvaint. I seus t’allè voûere ïn fèrmie qu’éy’vait des vaitches po l’aibaittaidge. Èl en aivait crais bïn pus d’ dous mille. Ses vâlats cheurvoiyïnt l’ tropé è tch’vâ. Son tchaimpoi, è faiyait ènne djouénèe po en faire le touè.

Les dgens l’écoutïnt tot ébabis. Yun di Tchâfoué que f’sait di miele yi d’mainde :

- Des aichattes, ès en aint ?

- Bïn chûr.

-Les bessons, cment qu’ès sont ?

- Âchi grants qu’ tai mâjon.

- Les aichattes daint étre énormes, i m’ pense â moins c’ment des cras.

- Les aichattes ç’ât des aichattes, ç’ât les meinmes tot poitchot.

Notes

Les aichattes, les abeilles

Les bessons, les ruches

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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Images d’Amérique

Un homme de Soubey avait vécu en Amérique. De retour dans son village, il racontait. Là tout était plus beau, plus grand. Les gratte-ciel, tu renverses la tête en arrière pour les regarder. Le haut se perd dans les nuages.

Quelqu’un lui demande : « Et à la campagne, tu y es allé ? »

- Oui. Les champs, ne sont pas des petites surfaces comme ici. J’ai rendu visite à un fermier qui élevait des vaches pour l’abattage. Il y en avait peut-être plus de deux mille. Ses domestiques surveillaient le troupeau à cheval. Il fallait une journée pour faire le tour du pâturage.

Les gens l’écoutaient tout étonnés. Un paysan du Chaufour qui faisait du miel lui demande :

- Des abeilles, ils en ont ?

- Bien sûr.

- Les ruches, elles sont comment ? - Aussi grandes que ta maison.

- Les abeilles doivent être énormes, au moins comme des corneilles, je suppose.

- Les abeilles sont des abeilles, c’est les mêmes tout partout.

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