Publié : 12 juillet 2018

L’alpha et l’oméga

L’aiypha pe l’ouméga

Jean-Marie Moine, Arc Hebdo juillet 2018

L’aiypha pe l’ouméga

È y’ é de chur ènne tchôje que tote dgen veut è tot prie saivoi : ç’ ât son orine, ç’ ât dâs laivoù qu’è vïnt ! Cobïn d’afaints, âdj’d’heû sont mâl’hèhrous pochqu’qu’ ès vétçhant â moitan d’taint d’ dgens, qu’ ès n’ s’ y r’trovant pus. Tiu qu’ât mai mére, tiu qu’ât mon pére ? Tot çoli réjuyte d’nôte moudranne sochietè que tçhaichatte l’aibcholu tchie-brida [ch’le polititçhe pyan, ç’ ât ç’ que l’dgén’râ de Gaulle aipp’lait lai « tchie-en-yét »]. Ces d’ries temps, l’pro-byème de l’orine é meinme toutchi le chport ! Vôs èz chur’ment vu obïn ôyi djâsaie de l’aif-faire d’lai doubye-aîye. Nôs biaib’nâs djvous aint môtrè yôte djoûe c’ment qu’le faint les dgens di paiyis qu’ès sont tchoi â monde. Çoli n’m’ ébâbât p’. Qu an n’me dieuche pe qu’le chport n’é ran è voûere daivô lai polititçhe ! C’ment qu’an peut djâsaie d’naichion, sains djâsaie d’polititçhe ? Les préjideints des paiyis sont li, en quâsi tchétçhe ïntranaib’nâ match. Ât-ç’ qu’le préjideint d’ïn paiyis n’ât p’ ïn polititçhe hanne ? Tos ces raîlous f’rïnt meu D’épreuvaie d’débairraichie le chport de tos ces probyèmes de grôs sôs : finainchies chcan-dâs, drodye, djailoujie, …, qu’dépeutant son ïnmaîdge. I aî t’aivu des probyèmes d’orine, tiaind qu’i airrivè è Nûetchété, ïn pô d’vaint les années soichante, po raicodjaie en l’Euniver-chitè. L’Jura était en pieinne ébeûy’nâchion. I me ch’vïns qu’tiaind qu’i tçh’rôs ènne tchaimbre pe qu’i diôs en ces qu’i m’aidrâssôs, qu’i v’niôs d’Mont’gnez dains l’Jura, pus d’ïn côp an m’ont dit qu’è n’y’ aivait p’ de tchaimbre po ïn Jurassien ! I ne v’lôs p’ tot d’meinme pe dire qu’ i v’niôs d’ « Ostermundigen » … ! Po fini, ç’ ât ènne braîve véye dgen qu’poétchait ïn all’moûess nom, qu’ m’ é aimôdiè ènne tyiurne, c’ment qu’ an dit en rouch-caiyaint bigoûene [en parlant argot]. Ènne âtre tchôje que tairaibuchte l’hanne dâs aidé, ç’ât l’probyème de l’ â-d’li. Qu’ât-ç’ que s’pésse aiprés lai tierâ vétçhainche ? Laivoù qu’nôs vains ? Brâment d’émineints phiyojophes aint oûejè s’échprïnmaie chus ç’te quèchtion. L’nïmbre des diff’reinnes aivisâles bèyie poi ces grôsses dgens ât quâsi égâ en ç’tu d’ces qu’aint épreuvè de dire ç’qu’ ès s’ mujïnt d’ ci chudjèt ! En mai coégnéchainche. è n’ y é ran qu’dous dgens qu’ sont rev’ni d’ li-d’tchus, ci Djésus Chricht pe ci Lazare. Poi qu’cheûyeint, an d’moére chus sai faim. Ci Roger Martin di Gard diait : « Entre ïn craiyaint pe ïn aityè, è y’ é ïn tâ l’ ébïnme qu’ ès s’ combaittrïnt tot ènne vétchainche, sains s’ étre aiccoédgè » J-M. Moine

L’alpha et l’oméga

Il y a certainement, une chose que toute personne veut à tout prix savoir : c’est son origine, c’est d’où il vient ! Combien d’enfants, aujourd’hui sont malheureux parce qu’ils vivent au milieu de tant de gens, qu’ils ne s’y retrouvent plus. Qui est ma mère, qui est mon père ? Tout cela résulte de notre société moderne qui prône l’absolue liberté [sur le plan politique, c’est ce que le général de Gaulle appelait la « chienlit »]. Ces derniers temps, le problème de l’origine a même touché le sport ! Vous avez sûrement vu ou entendu parler de l’affaire de l’aigle bicéphale. Nos joueurs binationaux ont montré leur joie comme le font les gens du pays où ils sont nés. Cela ne m’étonne pas. Qu’on ne me dise pas que le sport n’a rien à voir avec la politique ! Comment peut-on parler de nation, sans parler de politique ? Les présidents des pays sont là, à presque chaque match international. Le président d’un pays n’est-il pas un homme politique ? Tous ces râleurs feraient mieux d’essayer de débarrasser le sport de tous ces problèmes de gros sous : scandales financiers, drogue, jalousie,…, qui avilissent son image. J’ai eu des problèmes d’origine, quand je suis arrivé à Neuchâtel, un peu avant les années soixante, pour étudier à l’Université. Le Jura était en pleine ébullition. Je me souviens que, quand je cherchais une chambre et que je disais à ceux à qui je m’adressais que je venais de Montignez dans le Jura, plus d’une fois on m’a dit qu’il n’y avait pas de chambre pour un Jurassien ! Je n’allais tout de même pas leur dire que je venais d’ « Ostermundigen » … ! Pour finir, c’est une brave vieille personne qui portait un nom alémanique, qui m’a loué une turne, comme on dit en rouscaillant bigorne [en parlant argot]. Une autre chose qui tarabuste l’hom-me depuis toujours, c’est le problème de l’au-delà. Que se passe-t-il après la vie terrestre ? Où allons-nous ? De nombreux éminents philosophes ont osé s’exprimer sur cette question. Le nombre des différentes idées émises par ces personnalités est presque égal à celui de ceux qui ont essayé de dire ce qu’ils pensaient à ce sujet. À ma connaissance, il n’y a que deux person-nes qui sont revenues de là-haut : Jésus-Christ et Lazare. Par conséquent, on reste sur sa faim. Roger Martin du Gard disait : « Entre un croyant et un athée. il y a un abîme tel qu’ils se combattraient toute une vie sans s’être compris » J-M. Moine