Viaidges, cierdges èt bassins
Rigotaie, d’lai pitçhatte di djoué en lai roûe-neût, michtaie, forraidgie, tchaimpoiyie, tchûere di bôs en lai côte, èt tot çoli tot d’per soi
! Ç’n’ât p’ ènne vie
!
Ç’t’ Auguste gremoinnait. El airait bïn fâte de fés po l’édie, mains voili...mâgrè tos ses effoûes d’aivô lai Justine, ran ne v’niait gonfyaie son d’vaintrie, pe de dgéjainne
!
Çoli n’peut p’ durie
! Not’ Auguste dains sai bèlle blôde s’en vait â môtie.
- Chire i aî fâte d’vot’ ch’coué
!
- Ailaîrme-de-dûe, qu’ât-ce que s’pésse
?
- I aî fâte d’ïn boûebe èt ran n’vïnt
!
- Ât-ce qu’ te praiyes ton tchaiplat d’aivô tai fanne d’vaint d’allaie â yét
?
- Bïn chur, dous côps
!
- Èt les viaidges
?
- I seus allé émeûdre lai Vierdge â Forbo, en lai Piere, és Ermites … mains ran
!
- Èt t’fât allaie è Lourdes
!
- Djeûtement, i veus bôtaie en lai Vierdge ïn cierdge bïn grant
! Po chur
! Mains i n’aî p’ d’airdgent po ïn biat …
- Oh, çoli peut s’airraindgie d’aivô lai sïnt Vincent …Aîdûe si-vôs.
Voili not’ Auguste paitchi.
Quaitre ans aiprés, è r’vïnt â môtie.
È rècmence :
- Chire i aî fâte d’vot’ ch’coué
!
- Mains poquoi
? mitnaint t’és des boûebes
?
- Dé ô, heûte
! Quaitre côps des bassins
! I veus eurvirie è Lourdes
!
- Mains poquoi
?
- Po çhoûeçhaie ci cierdge paidé
!
Pèlerinage, cierge et jumeaux
S’éreinter de l’aube à la nuit tombante, sortir le fumier, fourrager, aller aux champs, chercher du bois à la montagne, et tout cela tout seul
! Ce n’est pas une vie
!
L’Auguste grommelait. Il aurait bien besoin de fils pour l’aider, mais voilà… malgré tous ses efforts avec la Justine, rien ne venait gonfler son tablier, pas de gésine
!
Cela ne peut durer
! Notre Auguste, dans sa belle blouse, s’en va à l’église.
-- Mon Père, j’ai besoin de votre secours
!
-- Doux Jésus, qu’est-ce qui se passe
?
-- J’ai besoin d’un garçon et rien ne vient
!
-- As-tu prié ton chapelet avec ta femme avant d’aller au lit
?
-- Bien sûr, deux fois
!
-- Et les pélerinages
?
-- Je suis allé émouvoir la vierge au Vorbourg, à la Pierre (Mariastein), aux Ermites (Einsiedeln). mais rien
!
-- Il te faut aller à Lourdes
!
-- Justement, je veux offrir un gros cierge à la Vierge
! Pour sûr
! Mais je n’ai pas d’argent pour un billet…
-- Oh cela peut s’arranger avec la St Vincent… Que Dieu t’aide
!
Voici notre Auguste parti.
Quatre ans plus tard, il revient à l’église.
Il recommence :
-- Mon Père, j’ai besoin de votre secours
!
-- Mais pourquoi
? Tu as des fils maintenant
?
-- Oh oui, huit
! quatre fois des jumeaux
! Je veux retourner à Lourdes
!
-- Mais pourquoi
?
-- Pour souffler ce cierge pardi
!