Paru dans LQJ du 20.5.2011 www.lqj.ch
Djâsans patois
Raimoiyaince
Seuveniaince des bés djoués
Cette rubrique se veut un modeste reflet, ènne raimoiyaince. Raimoiyaince di véye temps èt peus de mai djûenence, raimoiyaince d’ïn soroiye qu’était pus tchâd qu’mitnaint, seuveniaince des bés djoués, des lôvres de mon afaince, seuveniaince des véyes dgens que s’sont coidgies et que maindgeant les cramias poi l’âtre sens.
Reflet du vieux temps et de ma jeunesse, reflet d’un soleil qui était plus chaud que (...)
Paru dans LQJ du 27.5.2011 www.lqj.ch
Djâsans patois
En l’écôle
Te vois çt’hanne-li, ç’ât l’régent
È veut t’tyirie les aroyes s’te n’és p’saidge. Tu vois cet homme-là, c’est l’instituteur ; il te tirera les oreilles si tu n’es pas sage. L’régent èt peus l’tiurie, l’instituteur et le curé représentaient l’autorité.
Régent a une connotation respectueuse. En revanche, raitait est péjoratif. Et que dire de roye-gosse ? Littéralement, celui qui frappe les gosses. Lai roye, c’est l’averse ; royer, pleuvoir. Botèz-vôs (...)
Paru dans LQJ du 3.6.2011 www.lqj.ch
Djâsans patois
Ènne yeçon
T’és trop d’envietè
Ïn ptèt bardgie d’poûes, avaît en téte de s’mairiaie d’aivô lai prïnçasse. Çté-ci que tcheussaît d’lai sens d’sai paîtûere l’ouyé èt peus s’tchaindgé tot comptant en bardgire de tchevris. Dis voûere, i te piaîs ? Ô Dé nâni.
Li-dechus, lai fâsse bardgire s’eurvire en prïnçasse. Èt peus dïnche ? Oh aye, bogre aye. Mon ptèt l’hanne, t’és trop d’envietè. I n’seus p’fèe po ïn bardgie d’poûes.
C’est donc l’histoire de ce petit berger de cochons (...)
Paru dans LQJ du 10.6.2011 www.lqj.ch
Djâsans patois
Ïn grand péché
Di laid ç’n’ât p’d’lai tchie
Ci copou aivaît mandgie di laie tchie ïn voirdi. « È t’fât allaie t’conféssaie », qu’yi dit sai fanne.
Mon copou s’empitye dains lai boîte és mentes. I aivôs pris di laid po mes nonnes. I n’m’étôpes seuvni qu’c’était ïn voirdi. I n’ai p’faît d’mâ, ou bïn ? Oh çhié. T’és offensè l’Bon Dûe. Po tai péniteince, te m’rappoètcherais ïn stére de bôs.
Le copou emmoène ïn tchairrat d’féchïns en lai tiure . Mains, Arseinne, te trompes (...)
Paru dans LQJ du 17.6.2011 www.lqj.ch
Djâsans patois
Saidgèsse
È n’sie ran d’râlaie
Nôs boiyïns ïn tchâvé tiaind i oue çhiotraie. I ritt’tchu l’quai. Qu’ât-ce qu’i vois ? Mon train qu’fotaît l’camp ! I m’dié : Fus â diaile. Le Laville me dié : « È n’sie ran d’railê, Piera. È nôs (...)
Paru dans LQJ du 24.6.2011 www.lqj.ch
Djâsans patois
Baidgelaie
Coidge-te, baidgelle !
Une langue ne meurt jamais tout à fait. Elle laisse des traces. Ainsi : Coidge-te, baidgelle ! Tais-toi, bavarde ! Une survivance familière dans le langage local contemporain et que chacun de nous non seulement comprend mais emploie couramment, même s’il ne sait pas le patois. Le verbe se coidgie dérive de coi, coite. Coidge-te est donc une invitation à se tenir coi.
Baidgelaie, c’est bavarder. Le bavard est (...)
Paru dans LQJ du 1.7.2011 www.lqj.ch
Djâsans patois
Malkeuss
È n’faît p’bon étre Malkeuss Qu’ât-ce que t’és, qu’t’e boétayies ? I seus tchoè di tchéfâ è y é trâs senainnes, èt peus, te vois, i seus ïn pô malkeuss. T’n’és p’aivu tchie l’médcïn ? Gnan, mains se çoli n’pésse pe, i m’en v’allaie trovaie ci rbotou de Pchâcouèt. Tu boites ? Qu’est-ce que tu as ? - Je suis tombé du gerbier il y a trois semaines et puis je suis un peu éclopé. - Tu n’es pas allé chez le médecin ? - Non, mais si ça ne passe pas, j’irai trouver ce (...)
Paru dans LQJ du 8.7.2011 www.lqj.ch
Un ch’vèk est un être hermaphrodite, ni homme ni femme, ou à la fois homme et femme, un androgyne – Çtu-li, dvaint nôs, d’aivô cés longs pois que tchoiyant ch’lés épâles, ç’ât ïn hanne ou bïn ènne fanne ? – I n’en sais ran, crés bïn ïn chvèk.
Les langues slaves connaissent un terme analogue. Simon Vatré relie le mot ch’vèk à l’allemand Zwitter. Le ch’vèk désigne aussi un animal castré. Ainsi, rendu malkeuss par l’opération, il n’aura pas de descendance, è n’veut p’aivoi de p’tèts . (...)
Paru dans LQJ du 15.7.2011 www.lqj.ch
Qu’est-ce que tu viens mendier de nouveau par ici ? Pètlaie vient de l’allemand betteln, même sens. Ïn pètlou, ènne pètlouse , un mendiant , une mendiante. Des mots d’origine germanique, nos patois jurassiens en recèlent plus ou moins, selon les régions. Le val Terbi, voisin du canton de Soleure, donc proche de la frontière linguistique, a ses particularismes. Le pont de grange se dit bairré en Ajoie mais infar dans le Val Terbi, sous l’influence de l’alémanique (...)
Paru dans LQJ du 22.7.2011 www.lqj.ch
Vivant en autarcie, le village avait peu d’échanges avec l’extérieur. Il avait son tchaipu (charpentier) et son cabairtie (aubergiste). Le raitie (taupier) posait ses traippes , menait une guerre impitoyable és raites, és sris èt peus és draivies (aux souris, aux musaraignes et aux taupes). Il était payé à la queue par l’eurcevou (le receveur). Un personnage important donc que ce raitie , dans l’économie rurale. Aussi important que le banvaîd (garde champêtre). Le (...)
Paru dans LQJ du 29.7.2011 www.lqj.ch
L’Amand de Dôs-lés-Tiyâts détchairge le bôs d’lai tiûre. Èl ât chus l’tchairrat èt peus è yaince lés beûtches en son boûebe que les bote en moncé contre le murat. Tot poi ïn bé côp, rouf ! Ènne beûtche yaincie trop foûe s’en vïnt bretçhaie ènne tabatçhiere d’lai tçhaive.
« Saqueurdûe, éh bïn, nôs sons bés ! »
– Ècoute, qu’è dit en son boûebe. Se l’tiurie te dmainde tiu ç’ât qu’é bretçhè çte tabatçhiere, te n’dirés p’des mentes. Te yi dirés lai voirtè : ç’ât mon pére, mains è n’é (...)
Paru dans LQJ du 5.8.2011 www.lqj.ch
Notre patois a conservé de délicieux archaïsmes. Les dgerennes, les poules, rappelle l’ancien français « gelines » qui survit dans « gélinotte. » Le coq se dit pou (bref). Ne pas confondre avec le mot poûe (long) qui désigne le cochon.
Comme en français, le terme pou s’applique au séducteur, lequel peut faire des ravages dans la gent féminine.
D’où l’expression : Rentrèz vos dgerennes, i lâche mon pou.
Rentrez vos poules, je lâche mon coq. Avertissement charitable adressé (...)
Paru dans LQJ du 12.8.2011 www.lqj.ch
Espiègles, irrespectueuses, ces chansons paillardes peuvent avoir des relents de corps de garde. Cependant, le patois n’est jamais obscène. Ce qui passe en patois ne passerait pas en français. D’ailleurs, ses facéties ne supportent pas toujours la traduction. Le français s’impose des censures que le patois ne connaît pas. Que l’on songe aux célèbres vêpres de Montfaucon :
Ïn, dous, trâs, quaitre, cïntçhe côps d’bâton, È souène les vépres de Montfâcon.
I ai vu ènne (...)
Paru dans LQJ du 19.8.2011 www.lqj.ch
Nous relevons chez S. Vatré cette devinette-piège :
- È y aivaît ïn côp trâs tchievres : lai Biantche, lai Noi èt peus lai Dépieumèe. Laiquélle ât-ce qu’i ai dit en drie ? - Lai Dépieumèe. Eh bïn bote ton néz en mon tiu po lai rempieumaie .
Traduction : - Il y avait une fois trois chèvres : la Blanche, la Noire et la Déplumée. Laquelle est-ce que j’ai dite en dernier ? La Déplumée ! - Eh bien...
La fin est censurée.
Les Tchievres sont les habitants de Saint-Brais, d’Ocourt et (...)
Paru dans LQJ du 26.8.2011 www.lqj.ch
Comme toutes les langues, le patois aime jouer avec les mots et les sonorités. Les comptines en fournissent de nombreux exemples. Quand j’étais enfant, mon père me faisait sauter sur ses genoux en chantant :
È tchevâ, mon roncïn,
Po allaie demain â vïn.
È tchevâ, mai poutratte,
Po allaie devé Faratte.
Les poûeres dgens s’en vaint
tot balment, tot balment...
Et le geste se voulait très lent.
Les grôs chires s’en vaint â galop, â galop, â (...)
Paru dans LQJ du 2.9.2011 www.lqj.ch Autrefois, chaque village avait son corps de sapeurs-pompiers, plus ou moins efficace. Et les revues de pompe, ça, c’était du folklore !
Les commandants avaient été convoqués au chef-lieu pour apprendre à donner des ordres.
Au prochain exercice, le Tave , Gustave, teste ses connaissances toutes fraîches.
Il ordonne :
- A droite, droite ! Et, devant l’inertie de ses hommes, il traduit : « Poi chi ! » joignant le geste à la parole.
Cette fois, au moins, il a été (...)
Paru dans LQJ du 9.9.2011 www.lqj.ch Victorine a formé le numéro de téléphone de sa petite-fille.
Au bout du dixième appel, le répondeur se déclenche.
« Bonjour, vous êtes bien chez Liliane Plumez. Je ne suis pas là en ce moment... »
Et tandis que le répondeur poursuit son message, Victorine, la grand-mère, se déchaîne et se répand en invectives :
- Mains çhié qu’t’és li, bogre de dôbe. Te crais qu’i n’t’oûe p’. I airôs v’lu djâsaie ïn ptét pô d’avô toi. Mains se ç’ât dïnche, éh bïn, i veus rcreutchi. I (...)
Paru dans LQJ du 16.9.2011 www.lqj.ch
Le Zep s’en ât aillè s’conféssaie. Pére, ç’ât plus foue qu’moi, i eurnonde aidé. Bayietesme un rméde po qu’i râteuche. È y en è bïn yun, mains è n’ât p’aigie. - Lequél ? - Se çoli te r’prend, te bayerés cent sous en lai premiere personne chus ton tchmïn.
Voili qu’en rveniaint en sai piaice, è s’fot ch’le moère. « Nom de Dûe ! » qu’è breuille.
È chneuque dains sai boéchatte, en sort ènne piece de cent sous. È y aivaît droit çte Biantche di Crâs qu’aittendaît son toué, ènne peute véye (...)
Paru dans LQJ du 23.9.2011 www.lqj.ch
L’Émile fait son service ai Thoune, tchie ces Allmouess. Ç’ât ïn bon tirou que ne manque djemaîs lai chibye. È n’eurnonde djemaîs tiaind qu’è fât tcheumnaie en poétchaint ci poijaint sai chus l’dos. Che bïn qu’lés officies l’aint maîrtçhè po ènne écôle de cabo. Tot fie, èl envie ènne lattre en lai mâjon.
Ç’ât son djûene frérat qu’l’é eûvie. È récrie son pére que fend di bôs dains l’tchairi. Pére ! Hmm ? - È y é l’Émile qu’é écrit. Ah ah ! - Voui. È dit qu’è veut étre nanmè (...)
Paru dans le QJ du 30.9.2011 www.lqj.ch
– I n’seus p’bïn, Zalie. Ç’ât dains l’épâle, çoli me tire tot d’ènne sens.
– Te me sôles d’aivô tes mâs, Colas. I n’veus pus t’ouyi. Vais t’en tchie l’médcïn èt peus râte de m’endoûerlaie.
Le médecin consulté n’est pas autrement inquiet :
– Ç’ât di rhumatisse. I en ai âchi.
– Ah ? Èt peus, qu’ât-ce qu’vôs faîtes ?
– Tiaind qu’çoli m’prend, i m’serre tot contre mai fanne dos lai tçhvéche. Lo tchâd di yét me faît di bïn.
Conseil plein de bon sens et qui ne tombe pas dans l’oreille (...)
Mathieu Racicot a réalisé une présentation des articles de Bernard Chapuis et du site Djasans sur BNJTV
Pour voir l’émission Patois : http://bnj.tv/fr/Video.html?idn=534&id=1686
Dorénavant, il sera possible de consulter l’article et le son sur un smartphone. Voir LQJ du 7 octobre 2011.
Paru dans le QJ du 7.10.2011 www.lqj.ch
Nos aïeux avaient la réputation d’être de vaillants soldats, bien que portés sur la bouteille. Le héros de cette chanson de mercenaires pose la garde devant la citadelle.
È n’y s’rait p’piepe péssè ïn sri / Qu’i n’euche criè : Tiud ât-ce qu’ât poi li ?
Il ne serait pas passé une musaraigne que je n’eusse crié : Qui va là ? Notez l’emploi des temps.
Départ pour le front.
Nôs sons t’aivu dedains la dyiere. / È y é faiyu se baittre, / D’aivô ces poûes de Kaiserliks / croûejie (...)
Paru dans le QJ du 14.10.2011 www.lqj.ch
Marianne é r’tieuyi ïn perroquèt de son boûebe, l’Arseinne.
Ç’ât ïn bé l’oûejé qu’é ïn gribolè pieumaidge èt peus que djâse. Lâmoi, çt’ Arseinne n’y é aippris ran que des grôchier’tès.
Ïn craimpèt soénne pus d’ïn côp en lai poûetche. Niun n’répond, èl entre dains l’poértchayat. Èl oûye ci mâ éy’vè d’oûejé que breuille :
« Trou di tiu ! Trou di tiu ! »
Marianne airrive tote eurvirie.
« Vôs m’échtiuj’rèz. «
Le craimpèt que n’é p’vu l’oûejé : « Ç’ât aidé pus du, mai ptéte daime, (...)
Paru dans le QJ du 21.10.2011 www.lqj.ch
Tos les djûedis, la Philomeinne poétche ïn motèt d’beurre en lai fanne di préfet. Ç’ât ïn bé motèt tot décoûerè d’avô des tot bés graiy’naidges dechus. L’aitch’touse choyeuve le paipie èt peus çhorit :
– È fât qu’i vôs compyimente, Philomeinne. Vos motèts d’beurre sont toûedje bïn décoûerès, qu’ç’ât ïn vrè pyaîji. C’ment qu’vôs faiîes ?
– Oh, ç’ât bïn aîgie. D’aivô mai peignatte. Lai fanne di préfet ne çhorit pus, vôs peutes me craire.
Plusieurs fois par semaine, Philomène porte (...)
Paru dans le QJ du 28.10.2011 www.lqj.ch
Ïn hanne qu’aivaît dj’ ma foi, dje prés des cïnquante ans,
Qu’aicmençaît de v’ni gris pensaît qu’èl était temps
De sondgie â mairiaidge.
Po trovaie des baichattes è s’boté ai rôlaie.
Un riche quinquagénaire, toujours célibataire, parcourt le pays à la recherche de l’épouse qui ne l’aimerait pas seulement à cause de sa fortune, car ...
Èl aivaît des étius, d’lai tiere, ïn bé tchété.
Mariage tardif, c’est le thème de cette chanson populaire dont nous vous proposons un extrait. (...)
Paru dans LQJ du 4.11.2011 www.lqj.ch
Tiaind que r’vïnt lai Saint-Maitchïn,
An saingne le poûe dvaint l’hôtâ.
Qu’ât-ce qu’en veut faire de tot ç’boudïn ?
Nôs en airons djuqu’â rvira.
Mains le djoué de lai Saint-Maitchïn,
Ès rveniant trétus en l’hôtâ.
Ès bâfrant laied, rouene et boudïn.
È n’y é pus ran po le rvira.
Ce texte a été mis en musique par le compositeur jurassien Abner Sanglard.
En voici la traduction :
Quand revient la Saint-Martin, on saigne le porc devant la maison.
Qe fera-t-on de tout ce boudin ? (...)
Paru dans LQJ du 4.11.2011 www.lqj.ch
Un incendie s’est déclaré au village. Le courrier du feu parcourt les rues en soufflant dans sa coénatte . A grand-peine, la femme réveille son sapeur de mari.
– Aipparaye-me mes aifféres , dit celui-ci tout endormi.
La brave femme lui prépare sai tiulatte (son pantalon), sai vèchte, son badrie (ceinturon), son ryujaint caisque (son casque reluisant), sai pére de tchaiplès (sa paire de souliers cloutés).
– I n’peux p’y aillaie lai painse veûde , dit-il. Fais-me (...)
Paru dans LQJ du 18.11.2011 www.lqj.ch
La liste des noms français en – ou qui s’obstinent à prendre un – x au pluriel a fait suer des générations d’écoliers. Notre patois a aussi ses mots en – ou , moins redoutables. Tel nitiou , gamin, blanc-bec, morveux.
È vât meu léchie ïn afaint nitiou que d’yi déraicenaie lo nèz .
Il vaut mieux laisser un enfant morveux que de lui déraciner le nez.
Beaucoup de substantifs en – ou dérivent d’un infinitif. Citons le voingnou , le semeur, du verbe vangnie . Sonneur se (...)
Paru dans LQJ du 25.11.2011 www.lqj.ch
Il faut toujours dire la vérité. Cela peut conduire à des situations embarrassantes. Telle la mésaventure survenue à ce maîrtchaind d’vïn. Il avait livré ènne feuyatte (un fût) â cabairtie (à l’aubergiste).
Surprise indignée du restaurateur lors de la mise en perce. Le tonneau ne contenait que de l’eau.
– I t’raipoètche la feuyatte que t’m’és feni. Dedains, ç’ât de l’âve, ran que de l’âve.
Confusion du marchand. Je ne comprends pas... une erreur regrettable... L’apprenti, (...)
Paru dans LQJ du 2.12.2011 www.lqj.ch
Le téléphone est d’apparition relativement récente. Les aïeux de nos aïeux ne connaissaient ni le mot ni la chose. Quant au répondeur ...
A ce propose, se reporter à Djâsans du 9 septembre. Jean-Marie Moine, dans son glossaire français-patois, propose laivirétonnou pour le répondeur et donne l’exemple suivant :
Tiaind qu’èl ôt l’laivirétonnou, è raiccretche le laividjâse.
Quand il entend le répondeur, il raccroche le téléphone.
Laivi est un préfixe patois qui correspond (...)
Paru dans LQJ du 9.12.2011 www.lqj.ch
Notre patois n’est pas coupé des autres langues vivantes. Le mot cratte, qui désigne la petite corbeille dont on se sert pour cueillir les fruits, notamment les cerises, se retrouve en allemand ( Kratten ) et en néerlandais ( Krat ). Il est encore d’usage courant dans le Jura.
Ènne cratte de ç’liejes, ènne cratte de moures, ènne cratte d’ambres (de cerises, de mûres, de framboises).
Ènne rotte est un attroupement, une bande, un troupeau, une horde (allemand : (...)
Paru dans LQJ du 16.12.2011 www.lqj.ch
– Vôs èz bïn prâdgi, âdj’d’heû, en lai mâsse des dieche, diâit lai diaîche de tiûre en son tiurie. Mains ço qu’i ai chutot ainmè, ç’ât lai quoûe di sèrmon. C’était chi bé qu’i pûerôs.
– Vôs me faites bïn piaîji, mai boénne Mairie (totes les diaîches de tiûre s’aipplïnt Mairie, dains ç’temps-li). Vrâment, vôs me faites bïn piaîji. Mains è m’fât vôs eur’touchi. An n’dit p’lai quoûe di sèrmon, an dait dire lai conclusion.
Ci chire avaît ènne vaitche, po l’laicé. Voili qu’ïn bé djoué, lai (...)
Paru dans LQJ du 23.12.2011 www.lqj.ch
Ç’ât po nôs que ci Dûe ât chu l’étrain.
Djôsèt ai crepéchon
 fond dains son bolat
Maîtchèye son crôta.
Mairie en devaintrie,
Les pies dains des sabats,
Poètche l’âve en l’âvie
D’aivô des véyes sayats.
Èlle é botè â fûe
De l’âve, ïn bon potat.
Crais bïn qu’èll’ fait lai bûe
Po yot’ petét afnat.
C’est pour nous que Dieu est sur la paille. Dans cette grotte incommode, Marie fait la lessive, tandis que Joseph mâchonne son croûton.
Ce texte a été mis en musique par Francis Monnin. La (...)
Paru dans LQJ du 23.12.2011 www.lqj.ch
Dans la nuit de Sylvestre, les jeunes gens passaient de maison en maison présenter leurs vœux en chantant :
Voici le bon an qu’ât veni,
Que tot le monde ât rédjôyi.
Aitaint les grôs que les petéts,
Aitaint les poûeres que les rétches.
Voici venu le nouvel an.
Tout le monde est réjoui, autant les grands que les petits, autant les pauvres que les riches.
Dehors, il gelait à pierre fendre, comme en témoigne ce passage :
Nôs aint lai bairbe tot dgivrèe, nôs aint (...)