Publié dans le Quotidien Jurassien le 20 août 2021
Le don
Source : mon ami Marcel
Çoli s’ pésse dains lai classe des p’tèts. Daime Fidélia, lai maîtrasse, échpyique explique le mot don. «
Mozart, nôs en aivïns pailè, avait ïn don po lai musitye. En vôs, mit’naint. Trovèz-me des éxempyes. Des mains se drassant. : «
Moi, moi
!
»
- Pe tus en lai foi. Tchétyun son toué. Vôs poérrèz tus vôs échprimaie.
Les réponches s’entchaînant.
- Moi, mon pére, è sait tot faire, dit le grôs Laon.
- Mains ç’ n’ât p’ïn don çoli, protèchte son caim’rade de bainc.
- Mains chié, dit lai maîtrasse. Ç’ât meinme ïn don des pus yutiles. I voérrôs bïn aivoi ïn hanne cment lu en l’hôtâ. Porcheûtes
!
- Picasso aivait ïn don po lai peinture.
- Çtu qu’é fait les Tintin, èl aivait ïn don.
- Te sais son nom
? demainde Daime Fidélia.
Cment niun ne peut répondre, èlle graiyenne â noi tâbiau Hergé. Ès yéjant tus ensoénne : Her – gé
!
- Mai mére, èlle é ïn don po le tçheutchi. Tot crât.
- Èt peus, Maîtrasse, çtu qu’é fait les f’nétres de lai tchaipele de l’hôpitâ.
- Jean-François Comment, précije lai maîtrasse.
- Eh bïn çtu-li âchi èl aivait ïn don.
- Tot chu, dit lai maîtrasse. Èt toi, Laon, t’ n’és pus ran è dire
?
- Chié, Maîtrasse. Moi, i aî ïn don.
- Ah bon
! Lequél
?
- Ïn djouè qu’èlle était graingne, mai mére m’é dit : «
Toi, Laon, t’és l’ don d’ me faire tchiere.
»
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Le don
Source : mon ami Marcel
La scène se passe dans la classe des petits. Madame Fidélia, la maîtresse, explique le mot don. «
Mozart, nous en avions parlé, avait un don pour la musique. À vous, maintenant de me trouver d’autres exemples. Des mains se dressent : «
Moi, moi
!
»
- Pas tous à la fois. Chacun son tour. Vous pourrez tous vous exprimer.
Les réponses s’enchaînent.
- Moi, mon père, il sait tout faire, dit le gros Léon.
- Mais ce n’est pas un don ça, proteste son camarade de banc.
- Mais si, dit la maîtresse. C’est même un don des plus utiles. Je voudrais bien avoir un homme comme lui chez moi. Continuez
!
- Picasso avait un don pour la peinture.
- Celui qui a fait les Tintin, il avait un don.
- Sais-tu son nom
? demande Madame Fidélia.
Comme personne ne peut répondre, elle écrit au tableau noir Hergé. Tous ânonnent en choeur : Her- gé
!
- Ma mère a un don pour le jardinage.Tout pousse.
- Et puis, Maîtresse, celui qui a fait les vitraux de la chapelle de l’hôpital.
- Jean-François Comment, précise la maîtresse.
- Eh bien, celui-là aussi, il avait un don.
- Sans doute, confirme la maîtresse. Et toi, Léon, tu n’as plus rien à dire
?
- Si, Maîtresse. Moi, j’ai un don.
- Ah bon
! Lequel
?
- Un jour qu’elle était fâchée, ma mère m’a dit : «
Toi, Léon, tu as le don de me faire chier.
»