Un patois, toujours à l’image de son coin de pays.
Je pense que, comme moi, vous avez plaisir à découvrir le patois parlé par nos voisins, de l’autre côté de la frontière. Celui qui est le plus proche, est sans doute celui qu’on peut entendre à Delle, Montbéliard ou Belfort. Nos rencontres avec l’amicale des «
Patoisants des Trois Rivières
» (Val d’Ajol) nous ont fait connaître un patois tout aussi riche et proche de nous. Je vous en donne aujourd’hui un exemple, tiré d’un recueil d’ «
Histoires de chez nous
»
Une partie de cartes.
- Ah, te voilà, il y a longtemps que je ne t’avais pas vu
!
- Et bien oui, le temps passe, il fait nuit de bonne heure, on se retrouve plus tôt près du fourneau, et puis voilà quoi, les journées passent ainsi
!
- Pour peu, je serais allé te voir à la fin de la semaine dernière, mais j’étais enrhumé, alors, le soir, je n’avais plus envie de sortir
!
- Tu serais venu, tu m’aurais trouvé en train de jouer aux cartes avec les femmes du Val d’Ajol
!
- Pourquoi
? Tu joues aux cartes, toi
?
- Bien sûr, j’ai quatre bonnes raisons d’y jouer : déjà ça fait du bien de manipuler les doigrts, c’est bon pour les rhumatismes. Et puis ça fait travailler la mémoire : il faut calculer, compter, c’est vraiment bon pour la tête. De plus, on rit encore bien, alors, ça vaut un steak. Et enfin, c’est bon pour le moral, ils nous l’ont dit à l’atelier «
bien vieillir au Val d’Ajol
» : quand le moral va, tout va bien
!
- Est-ce que tu as gagné
?
- Oh mais non, pas trop, je ne voyais (touchais) pas de jeu
! Je me disais : ce n’est pas possible de voir ça, pas grand chose dans les mains, pas de relève, je haïs quand rien ne se passe.
...
NB : On remarque que l’orthographe patoise n’est pas le souci des auteurs, comme chez nous, avant Vatré. De même, les accords de genre et de nombre sont rares.
Les articles du Micou dans l’Ajoie