Lorsque l’on parle de l’Alsace, sur le plan linguistique, on pense au dialecte alsacien germanophone. Or, il existe en Alsace, plusieurs secteurs où, comme dans le Territoire de Belfort qui autrefois faisait partie de cette province, on parle le patois roman. Et malgré les annexions allemandes, la population a maintenu ce parler, richesse de son patrimoine.
Souvent par dérision, les germanophones ont qualifié les gens parlant la langue romane, de Welsches. Mais ce terme utilisé aussi par Voltaire dans le sens péjoratif, a pourtant été à l’origine de nombreux noms de populations européennes.
Notre région a toujours été un lieu de passage pour les invasions et en a ainsi subi, comme beaucoup d’autres régions de France les influences sur le plan linguistique (les Celtes, les Romains (latin), la langue germanique).
Si le bas latin est l’ossature de notre vieil idiome, il a néanmoins conservé des mots d’origine celte et d’autres mots de source germanique sont venus s’y ajouter. En remontant aux origines de ces mots patois on arrive souvent à retrouver les mêmes racines dans plusieurs langues indo-européennes, ce qui confère un intérêt supplémentaire à cette vieille langue. L’Alsace est tout de même très présente dans l’histoire du patois roman puisque le Serment de Strasbourg en 842 constitue l’un des tous premiers documents officiels dans notre patois (ou son ancêtre).
Bien qu’on le considère comme mode d’expression exclusivement oral, dès le VIIIe siècle on trouve de nombreux écrits dans les idiomes régionaux de cette nature.
René Pierre