Par : Fleury LJ
Publié : 10 septembre 2012

Eribert Affolter, RFJ, 9 septembre 2012

Radio Fréquence Jura RFJ Rubrique en patois du 9 septembre 2012 Auteur : Eribert Affolter Thème : La fête du Noirmont 2012 et la reprise des travaux de l’automne
---- Le sermon de l’Abbé Jacques Oeuvray lors de la messe de la fête cantonale du 2 septembre 2012 au Noirmont ---- Rfj 9 d’septïmbre 2012 Aimis di patois bondjoué, I seus bïn hèyerou de vôs r’trovaie. I aivôs lai grie (l’ennui). Les condgies ç’ât quasi fini. Oh ! Ề y en é que les ménaidgeant èt que ne les baffrant’p tot d’ïn côp. Ềs en botant d’ènne san po l’herbâ obïn po l’heuvie. Mains po lai grosse paitchie des dgens, ç’ât le moment de botait en roitche (en crèche). Les éyeuves aint repris le tchemïn de l’écôle, les oeûvries le tchemïn di travaiye. Po cés que n’ècmençant’p ènne novèlle vétçhaince, ç’ât de l’aivéje (la routine). C’ment ces véyes tchvâs qu’an r’bote le boéré. An n’aî’p fâte de yo motraie c’ment faire, çoli r’vïnt tot per lé. Ềt peus, vôs saîtes che vôs v’lait en r’aivoi des condgies, è fât bïn rècmencie ïn côp. Nôs v’niant de péssaie ènne tote bèlle djouénèe. Nôs ains t’aivu lai féte caintonale di patois à Nairmont, duemoine péssè. Ç’ât des bèlles boussèes que vôs r’botant le tiure d’aidroit. Ềl y é t’aivu des moments brâment foûes : tos ces dgens que djâsant ci patois. cés Frainçais en véture di dumoine que raicontant des foles nos aimis d’Aîdjoûe que tchaintant lai masse le Chire Oeuvray que nôs é fait ïn prâdge è pichie â tiulattes. Çoli c’ât des moments que dmorïnt dains tos les èchprits. I r’méchie tos cés que se sont béyie de lai poènne po que lai féte feuche bèlle. Mains hèyerousement le temps ne s’airrâte peus, les djoués péssant c’ment l’houre, les séjons vniant les ènnes aiprès les âtres, lai vétçhiance ât aidé li. Tos les maitïns le soraye s’r’yeuve. Qu’ât-ce qu’an f’ré che c’te bole de fûe, tchu ïn côp de téte, déchidait de ne pus s’yevait. Nôs s’rains bés ! Le tchâdtemps boltiule tot balement vai l’herbâ. Les neûts pus frâtches èt pus longues bèyant ènne rosèe bïn venu. L’houre ât pu r’fredi èt les tieulées ècmençant de môlaie les feuyes. Les tçhaimpainnes nôs diant que les bétes sont â voyïns. An voit, en aivâ des crâtats, des p’téts brussâles que s’trïnant. Les paiyisains aint r’mijie les pomattes dains les bolats èt ècmençant de pergaie le f’mi dains les prés. Ềs fât airaie, hiertchi, voignie le bié d’herbâ. Ces tieulèes èt ces santous me r’béyant ces moments que mai djûnence me r’bote en téte d’aivô totes ces imaidges èt cés traibis (émotion) que le temps sembyait aivoi ménaidgie. Dains note care de tiere l’herbâ ç’ât lai pus bèlle séjon. Nôs en ains fâte d’vaint d’aiffrontaie les peus djoués ; lai pieudge, lai noie, l’houre, le dgievre. Que l’herbâ vôs feuche douçatte. Èt bïn ç’ât tot po adjed’heû. I vôs tchvâ ïn bon duemoine èt ïn bon peûtou che vôs péssè è tâle. {E. Affolter} ---- Rfj 9 septembre 2012 Amis du patois bonjour, Je suis bien content de vous retrouver. J’avais l’ennui. Les vacances sont presque terminées. Oh ! Il y en a quelques uns qui les ménagent et qui ne les mangent pas tout d’un coup. Ils en gardent pour l’automne ou pour l’hiver. Mais pour la grande majorité, c’est le moment se mettre en crèche. Les élèves ont repris le chemin de l’école, les ouvriers le chemin du travail. Pour ceux qui ne commencent pas une nouvelle fonction, c’est de la routine ; comme ces vieux chevaux à qui ont remet le collier. Il n’est pas besoin de leur montrer comment faire, cela revient tout seul. Et puis, vous savez, si vous voulez bénéficier de nouvelles vacances, il faut bien recommencer une fois. Nous venons de vivre une toute belle journée. Nous avons eu la fête cantonale du patois au Noirmont, dimanche passé. Ce sont des moments qui vous remettent le cœur d’aplomb. Il y a eu des moments forts : tous ces gens qui parlent ce patois des Français en costume de fête qui racontent des histoires nos amis d’Ajoie qui chantent la messe Monsieur l’abbé Jacques Oeuvray qui prononce une homélie à vous faire pleurer de rire. Ce sont des moments qui resteront graver dans vos esprits. Je remercie toutes les personnes qui se sont donné de la peine pour que la fête soit belle. Mais heureusement le temps ne s’arrête pas ; les jours passent comme le vent, les saisons se succèdent l’une après l’autre, la vie est toujours là. Tous les matins le soleil se lève. Que ferait-on si cette boule de feu, sur un coup de tête, décidait de ne plus se lever ? Nous serions dans de beaux draps. L’été bascule gentiment vers l’automne. Les nuits plus fraîches et plus longues donnent une rosée bienvenue. L’air a un peu refroidi et les couleurs commencent de peindre les feuilles. Les cloches des vaches dans les champs nous indiquent que le bétail est au regain. On voit, dans les combes, des petits brouillards qui se traînent. Les paysans ont rentré les pommes de terre et commencent à répandre le fumier dans les prés. Il faut labourer, herser, semer le blé d’automne. Ces couleurs et ces odeurs me remémorent des moments que ma jeunesse me restituent avec une netteté des images et des émotions que le temps semblait m’avoir épargnées. Dans notre coin de pays l’automne est la plus belle saison. Nous en avons besoin avant d’affronter les mauvais jours ; la pluie, la neige, le vent, le givre. Que l’automne vous soit doux ! Et bien c’est tout pour aujourd’hui. Je vous souhaite un bon dimanche et un bon appétit si vous passez à table. {E. Affolter}