Paru dans le Quotidien Jurassien du 23 septembre 2016
Yainnure (2)
Glanure, suite
Mots de jadis, mots souvent tombés dans l’oubli. Nous vous en proposons ci-dessous une nouvelle cueillette.
{{Ambrûe,}} entrer. Èl ambrûe sains fri, il entre sans frapper.
{{Aiprés-veniaince,}} postérité. Les après-veniaints sont les descendants, littéralement les après venants, ceux qui viennent après. Veniaince est la substantification du verbe veni, venir. On le retrouve dans bïnv’niaince, bienvenue. I vôs soite lai bïnv’niaince.
{{Arboé,}} arc-en-ciel. Composé de arc et du verbe boire. Il s’agirait donc de l’arc aux sept couleurs qui boit les dernières gouttes de pluie. On l’appelle aussi coinnatte de Saint-Boinaît, cornette de Saint-Benoît. Coinnatte di maitïn rémeud les melïns, coinnatte di soi réchue les borbèts. Arc-en-ciel du matin remet les moulins en mouvement, arc-en-ciel du soir essuie les bourbiers.
{{Aspèrdgèsse}}, goupillon. Vient de Asperges me, chant liturgique qui accompagne l’aspersion. Au début de la messe, le célébrant aspergeait l’assemblée à grands coups de goupillon en proclamant :
Asperges me, Dómine.
{{Âtre-hyie,}} avant-hier, littéralement autre hier. Âtre-hyie, i seus t’aivu és mouchirons. Avant-hier, je suis allé aux champignons.
{{Avélanâs,}} étrennes. Te n’ rébierés p’ de v’ni tçhri tes avélanâs. Tu n’oublieras pas de venir chercher tes étrennes. De aveline, espèce de grosse noisette.
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
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La chronique patoise du
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