Publié dans le Quotidien Jurassien le 27 janvier 2017
Bé djâsaidge 3
Un bouquet d’expression populaires patoises recueillies chez Simon Vatré.
A È ryut c’ment ènne sope â boudïn.
B Son rére-papon é baittu â Sondrebonde.
C È y en é que sont aidé sôles de ne ran faire.
D È faît bïn soîe po comptaie ses sous, sai bochatte ât aidé veude.
E Vengne ton soile dains la tiere sâbiouse ét ton biè dains lai tiere borbouse.
F È dait aivoi ènne gruatte c’ment ènne épiondge, poche qu’èl é aidé soi.
G È n’y é pe de pus sodge que c’tu que n’ veut pe oûeyi.
H I n’aî pe fâte de voûere çhai, I cognâs les s’nédes.
I Çoli ne sent ne sâ ne sâce.
J Èlle ât reintri c’ment ènne véye schnitz.
K C’t’hanne vïnt véye, è ne peut pus que schlèrtçhaie.
L Èl ât moûe l’année d’ lai santie.
{Notes
Sondrebonde, Sonderbund. La guerre du Sonderbund, appelée en allemand Sonderbundskrieg, est une guerre civile suisse qui s’est déroulée du 3 au 29 novembre 1847. Elle a marqué la mémoire jurassienne.}
Le soile, le seigle.
Lai gruatte, le foie.
Les s’nédes, les aîtres, les différentes parties de l’habitation.
Schnitz, quartier de pomme séché au four
; rognure de fruit.
Schlèrtçhaie, traîner les pieds avec de vieux souliers trop grands.
Santie, sécheresse. La grande sécheresse de 1893 a marqué la mémoire collective. La disette de fourrages était telle qu’on en vint à lâcher le bétail dans les forêts.
----
Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Beau langage 3
A Il reluit comme une soupe au boudin.
B Son arrière-grand-père a combattu au Sonderbund.
C Il y en a qui sont toujours fatigués de (à) ne rien faire.
D Il fait bien facilement pour compter ses sous, sa bourse est toujours vide.
E Sème ton seigle dans la terre sablonneuse et ton blé dans la terre bourbeuse.
F Il doit avoir un foie comme une éponge, parce qu’il a toujours soif.
G Il n’y a pas de plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
H Je n’ai pas besoin de voir claire, je connais les aîtres.
I Cela ne sent ni sel ni sauce
; cela n’a aucun goût.
J Elle est ratatinée comme une vieille rognure de pomme.
K Cet homme devient vieux, il ne peut plus marcher qu’en traînant les pieds.
L Il est mort l’année de la sécheresse.
----
La chronique patoise du
QJ en direct :