Publié : 23 février

Honneur aux anciens

Hanneur en nos véyes

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 23 février 2024

Hanneur en nos véyes

Tchétye annèe, la tyeûmene féte ses r’trétès. Ès sont tote ènne rotte hannes èt fannes raissembyès dains lai grante halle laivoù qu’ïn fèchtin les aittend. Le maire yos aidrâsse quéques mots de bïnveniaince èt yos souate le bon peûtou. Aiprès ci bon r’cegnon, pyaice és rédjoûyéchainces. Le tiûere des P’tèts Tchaintous de Poérreintru ât londy’ment aippyaudi. Nôs véyes dgens sont invitès è dainsie. Brâment s’yeuvant. D’âtres pityant ïn p’tèt sanne chu yote aissiete.

Ïn vave de heutante ans qu’é encoé bïn di dgèt é tot comptant r’mairtçhè ènne vave di meinme aidge en tiu an bèy’rait aijment vingt ans de moins. Ès aint dainsè ensoéne tote lai vâprèe. Ès aint étchaindgie yos num’ros de téléphone, cment les djûenes d’adj’d’heus. Ès aivïnt r’trovè yote djûenaince. Tot en dainsaint, l’hanne eur’sarre lai djolie fanne èt yi meumure dains l’aroiye : « Vôs saites quoi, nôs s’ dairrïns mairiaie tos les dous. »

Lai fanne vïnt tote roudje èt répond : « Oh, i en s’rôs bïn hèy’rouse. »

Le lendemain, l’hanne l’aippele :

- Ç’ qu’i aî è vôs dire ât ïn pô embairrassaint. Hyie, i vôs aî d’maindè en mairiaidge, èt pe i n’ me sovïns pus s’vôs èz aiccèptè.

- Ah, ç’ât vôs. Cment qu’i seus contente ! I m’ raippele qu’ aî dit ô en quéqu’un, mains i n’ saivôs pus en tiu.

{Note

P’tèts Tchaintous de Poérreintru, les Petits chanteurs de Porrentruy, chœur d’enfants fondé par Paul Flückiger et dont le succès ne d’est jamais démenti.} ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Honneur aux anciens

Chaque année, la commune fête ses retraités. Ils sont nombreux hommes et femmes réunis dans la grande salle polyvalente où un festin les attend. Le maire leur adresse quelques mots de bienvenue et leur souhaite bon appétit. Après ce bon repas, place aux réjouissances. Le chœur des Petits Chanteurs de Porrentruy est longuement applaudi. Nos aînés sont invités à danser. Beaucoup se lèvent. D’autres piquent un roupillon sur leur assiette.

Un veuf de quatre-vingt ans fort bien conservé a remarqué une veuve du même âge à qui on donnerait facilement vingt ans de moins. Ils ont dansé ensemble tout l’après-midi. Ils ont échangé leurs numéros de téléphone, comme les jeunes d’aujourd’hui. Ils avaient retrouvé leur jeunesse. Tout en dansant, l’homme serre la jolie femme et lui murmure dans l’oreille : « Vous savez quoi, nous devrions nous marier tous les deux. »

La femme rougit et répond : « Oh, j’en serais très heureuse. »

Le lendemain, l’homme l’appelle :

- Ce que j’ai à vous dire est un peu embarrassant. Hier, je vous ai demandé en mariage, et je ne me souviens plus si vous avez accepté.

- Ah, c’est vous. Comme je suis contente ! Je me rappelle avoir dit oui à quelqu’un, mais je ne savais plus à qui.

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