Publié dans le Quotidien Jurassien le 27 août 2021
Bé djâsaidge (11)
Nous poursuivons notre promenade à travers le glossaire de Simon Vatré, succombant au charme des mots et des exemples particulièrement expressifs.
A È Nâ, s’an voit des baiboûerattes, è Paîtçhes an ont lai grulatte.
À Noël, si l’on voit des moucherons, à Pâques on grelotte.
B Les mounies vaint se conféssaie les dries.
Les meuniers vont se confesser les derniers. (On pense au curé de Cucugnan.)
C Lai rebaîrbe ât ènne naturâ moûe és vies.
La rhubarbe est un vermifuge naturel.
D Aivoi le tiu â mûe.
Être acculé. (Littéralement : avoir le cul au mur).
E È m’é fotu ènne moûernife que m’é fait voûere trente-chés tchaindèlles.
Il m’a flanqué une mornifle qui m’a fait voir trente-six chandelles. (La mornifle est un coup du
revers de la main sur le visage, en patois «
ch’le more
» ).
F I aî moinnè note poutre â môtre, mains èlle n’é ran v’lu saivoi.
J’ai conduit notre jument à l’étalon, mais elle n’a rien voulu savoir.
G È vât meu allaie â m’lïn qu’â méd’cïn.
I vaut mieux aller au moulin que chez le médecin.
H Ènne mâjon sains fanne, ç’ât ènne laintiene sains fûe.
Une maison sans femme,c’est une lanterne sans feu.
----
Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis