Publié dans le Quotidien Jurassien le 3 mars 2017
Byandine sait comptaie
Èlle n’é que quaitre ans, lai p’tète Byandine, mains èlle sait dj’ comptaie. È fât lai voûere tiaind qu’elle djue d’aivô sai grant-mére.
-- Cobïn qu’ t’és d’ doigts, Byandine
?
-- I en ai brament, répond çte yutïnne baich’natte.
-- Ne fais p’ lai dôbatte. Chu çte main, t’en és cobïn
?
-- Cïntye.
-- Èt peus chu l’âtre
?
-- Cïntye âchi, paidé.
-- Èt peus en tot
?
-- Dieche, mains d’aivô les atchailles, çoli fait brament.
-- Petète maliciouse, vai
! Mit’naint, nôs v’lans comptaie d’aivô des botons. Botes-en trâs ci-d’vaint. Èt peus encoé trâs â long. Çoli fait
?
-- Ç’ât bïn aijie : chés
!
-- Bon. Rôtes-en dous.
-- I n’veus pus comptaie d’aivô des botons. Pose-me ïn vrai probyème.
-- Ton poirrain vïnt dûemoène. Vôs s’rïns cobïn en lai tâle
?
Èlle muse. Èlle compte chu ses doigts.
-- Eh bïn heûte.
-- Laivou qu’ te les troves, ces heûte
? Nôs v’lans r’pâre des botons.
-- Nian, nian, Mémé. Ç’ n’ât p’ lai poénne. Mon pére èt mai mére, çoli fait dous. Mon grant frére èt peus moi, encoé dous. I en seus è quaitre. D’aivô mon poirrain, çoli fait heûte.
-- Yé poquoi
?
-- Poéche que vôs dites aidé : Çtu-li, è maindge cment quaitre.
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
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Blandine sait compter
Elle n’a que quatre ans, la petite Blandine, mais elle sait déjà compter. Il faut la voir quand elle joue avec sa grand-mère.
-- Tu as combien de doigts, Blandine
?
-- J’en ai beaucoup, répond la petite espiègle.
-- Ne fais pas la fofolle. Sur cette main, tu en as combien
?
-- Cinq.
-- Et sur l’autre
?
-- Cinq aussi, pardi.
-- Et en tout
?
-- Dix, mais avec les orteils, ça fait beaucoup.
-- Petite maligne, va
! Maintenant, nous allons compter avec des boutons. Mets-en trois ici. Et puis encore trois à côté. Ça fait combien
?
-- C’est très facile : six.
-- Bon. Enlèves-en deux.
-- Je ne veux plus compter avec des boutons. Pose-moi un vrai problème.
-- Ton parrain vient dimanche. Vous serez combien à table
?
Elle réfléchit. Elle compte sur ses doigts.
-- Eh bien huit.
-- Où est-ce que tu les trouves, ces huit. On va reprendre les boutons.
-- Non, non, Grand-Maman. Ce n’est pas la peine. Mon père et ma mère, ça fait deux. Mon grand frère et moi, encore deux. J’en suis à quatre. Avec mon parrain, ça fait huit.
-- Tiens, pourquoi
?
-- Parce que vous dites toujours : Celui-là, il mange comme quatre.
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La chronique patoise du
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