Publié : 15 septembre 2023

Fréquenter

Lôvraie

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 14 septembre 2023

Lôvraie

{Fréquenter, c’est aussi avoir des relations amoureuses avec quelqu’un en vue du mariage. Ce sens particulier est présenté comme régional ou vieilli. Il est toujours d’usage en patois : lôvraie, allaie en lôvre. } È y en yun que dyait : - Tiaind qu’ nôs lôvrins, nôs étïns che sarrès qu’an n’airait p’ poéyu péssaie ènne aidyeuye entre nôs dous. – Èt peus mit’naint ? – Oh, mit’naint, an péss’rait d’aivô ïn tchie è étchiele. * Dains l’ temps, les tiuries ainnoncïnt les mairiaidges di hât d’ lai tchaïre : « É y é promâsse de mairiaidge entre l’Amédée èt lai Djustine. Çtu que coégnétrait ïn empâche ât t’ni d’ m’en informaie. » Èt peus mit’naint quéques provèrbes (Source : Jules Surdez). - È n’fât djemais ainmaie le soi qu’an ne poéyeuche désaimaie le maitïn. - È se fât brâment ainmaie devaint les naces po s’ainmaie ïn pô aiprès. - Ènne baîchatte que creuve d’envie de se mairiaie ainme se faire è prayie. - Le mairiaidge ç’ât ïn dgernie : les dgerènnes que sont feu bacquant po y entraie èt peus cées que sont dedains bacquant po en paitchi. - Mairiaie ènne dôbe po ses sos : les sôs s’en vaint, lai dôbe demoére. ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Fréquenter

{Fréquenter, c’est aussi avoir des relations amoureuses avec quelqu’un en vue du mariage. Ce sens particulier est présenté comme régional ou vieilli. Il est toujours d’usage en patois : lôvraie, allaie en lôvre. } Un homme disait : - Quand nous fréquentions, nous étions si serrés qu’on n’aurait pas pu passer une aiguille entre nous deux. – Et maintenant ? – Oh, maintenant, on passerait avec un char à échelle. * Autrefois, les curés annonçaient les mariages du haut de la chaire : « Il y a promesse de mariage entre Amédée et Justine. Celui qui connaîtrait un empêchement est tenu de m’en informer. » * Et maintenant quelques proverbes (Source : Jules Surdez). - Il ne faut jamais aimer le soir qu’on ne puisse "désaimer" le matin. - Il faut beaucoup s’aimer avant les noces pour s’aimer un peu après. - Une fille qui crève d’envie de se marier aime à se faire prier. - Le mariage est un poulailler : les poules qui sont dehors piquent du bec pour y entrer et celles qui sont dedans piquent du bec pour en sortir. - Épouser une folle pour ses sous : les sous s’en vont, lai folle reste. { {{Les chroniques patoises de Bernard Chapuis en 2022- 23}} } {{ {Toutes les chroniques patoises de Bernard Chapuis} }}