Un bel ouvrage vient de paraître. François Busser a mis ses nombreuses compétences au service de l’illustration et de la connaissance de notre « langue du coeur ».
Nous le remercions et nous nous réjouissons de découvrir son oeuvre.
Vous trouverez ci-dessous la page de titre, l’avant-propos et la table des matières.
{ {{On peut se procurer cet ouvrage au siège de l’association : Union des Patoisants 4 rue d’Argiésans 90800
BANVILLARS, France
Tel : 03 84 21 58 23
au prix de 20€ (
23FS).}} }
CONNAISSANCE
DU PATOIS
DU NORD-FRANCHE-COMTE
{{
AVANT PROPOS}}
L’association que j’ai l’honneur de présider actuellement s’intitule «
Union des Patoisants en Langue Romane
». Cette dénomination peut paraître paradoxale puisqu’elle contient deux termes qui semblent incompatibles. En effet, sa raison d’être, ce qu’elle s’est donné pour objectif de conserver et de diffuser, est-ce un «
patois
» ou une «
langue
»
?
La réponse vous la trouverez tout au long des pages qui suivent : notre patois du Nord Franche-Comté est une langue romane à part entière.
Toutes les langues ont d’abord été parlées spontanément et par nécessité. Exclusivement orales, elles ne se souciaient pas de leur statut et ne cherchaient pas à se comparer entre elles.
Pendant plus de quinze siècles les habitants de notre région ont communiqué entre eux sans se préoccuper du Français d’Ile de France ou du Latin des clercs et des savants. Des évolutions politiques et socio-économiques ont peu à peu imposé le langage du pouvoir central et de la capitale comme langue véhiculaire. A partir du
XVI° siècle une abondante littérature lui a donné ses lettres de noblesse vis-à-vis de la langue de Cicéron et de Saint Augustin. Au
XIX° l’école lui attribuera une situation de monopole : le patois se trouvera dès lors marginalisé. Il sera considéré, de facto, comme fruste, rustique, maladroit, symbole de l’inculture et de la stagnation intellectuelle.
Pourtant, qu’en serait-il si le patois avait pris place dans nos salles de classe
? On l’aurait enseigné, on aurait appris à le parler, à l’écrire de façon systématique, il serait devenu objet d’étude. On aurait découvert son originalité, ses nuances, son fonctionnement et personne ne le traiterait avec condescendance.
Longtemps langue du peuple, langue des illettrés, le patois – avec retard certes – est devenu aussi une langue écrite. Dès le milieu du
XIX° siècle, des esprits éclairés ont senti cette nécessité de la transmission par la graphie et la publication. Ils avaient vu juste, car, depuis, la production littéraire en patois n’a fait que croître et s’épanouir. Des textes touchant à tous les genres littéraires ont mis en valeur la saveur, la précision et la sensibilité du patois. Parallèlement de remarquables glossaires ont révélé sa richesse lexicale
; ils en ont aussi précisé l’orthographe, laquelle fut longtemps hésitante.
Le moment semble donc venu de proposer un manuel à ceux qui veulent connaître ou mieux connaître le patois de notre région. Ils trouveront les grandes caractéristiques de cette langue, ses règles, sa morphologie et sa syntaxe, accompagnées de nombreux exemples. Ce regard n’a pas de prétention savante, il n’a rien d’exhaustif, c’est simplement la mise en ordre de ce que l’on peut constater, en observant le patois de façon analytique.
Cette description de la langue est suivie d’un recueil de morceaux choisis, qui, en suivant un ordre chronologique, offrent un panorama de la production littéraire en patois. La présence systématique de traductions en facilitera l’accès.
Il n’est pas toujours facile de retrouver des publications depuis longtemps épuisées. Par ailleurs, durant ces dernières décennies, la production écrite a été particulièrement abondante. Il a donc fallu opérer des choix, qui sont évidemment discutables. Cela devrait susciter l’élaboration d’autres recueils plus complets, mieux documentés.
Je suis conscient de toutes les insuffisances du présent ouvrage. Celui-ci n’a d’autre ambition que de faire apparaître le patois du Nord Franche-Comté comme une langue régionale, au même titre que bien d’autres en France et ailleurs.
Ni plus, ni moins.
F. Busser,
président de l’Union des Patoisants en langue Romane
Un grand merci à Jean-Marc Juillerat pour ses suggestions judicieuses et ses très importants travaux de recherche documentaire. Sans lui rien n’aurait été possible.
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SOMMAIRE.
DESCRIPTION DE LA LANGUE
I.
PRESENTATION GENERALE
Les origines du patois
Géographie du patois
Le lexique du patois
II.
NOTIONS PRELIMINAIRES
La prononciation
L’orthographe
Nombres et genres
L’article
III.
MORPHOLOGIE
1) Les noms
2) L’adjectif
L’adjectif qualificatif
Les adjectifs numéraux
3) Le pronom
Les pronoms/adjectifs démonstratifs
Les pronoms personnels
Les pronoms/adjectifs possessifs
Les pronoms relatifs
Les pronoms/adjectifs interrogatifs
Les pronoms/adjectifs indéfinis
4) Les verbes
Modes et temps
Tableaux des conjugaisons
Remarques sur la conjugaison
5) Les adverbes
Adverbes de manière
Adverbes de lieu
Adverbes de temps
Adverbes de quantité
Adverbes de négation
Adverbes d’affirmation
6) Les conjonctions de coordination
7) Les prépositions
8) Les exclamations
IV.
SYNTAXE DE LA PHRASE
1) L’affirmation, l’expression de la pensée
2) L’ordre, la défense
3) L’interrogation
4) L’hypothèse
5) Le souhait
6) Le but
7) La conséquence
8) La cause
9) Les circonstances de temps
10) La comparaison
11) La concession
V.
ANNEXES
Quelques expressions récurrentes
Expressions originales et particulières
ANTHOLOGIE
Le Chant du Rosemont
Porte Noire et Pilory
Noëls bisontins
Les Painies
Poème en l’honneur de la Vierge Marie
Deux chansons
Charles Contejean
La Crèche comtoise
Auguste Vautherin
La Lettre de Bonfol
Charles Roussey
L’Ermite de la Côte de Mai
Publications de la «
Belle Epoque
»
Jules Surdez
Maîtres d’école
Lucien Lièvre
Comberut
Georges Becker
Djosèt Barotchèt
Jeanne Giraud
Maurice Bidaux
Jean Christe
Henri Bron
Valérie Bron
René Pierre
Pierre Mathiot
Madeline et Etienne
Marie-Louise Oberli – Wermeille
Gaston Brahier
Jean-Marie Moine
Enseignants Ajoulots
Eribert Affolter
Voiyïn
DESCRIPTION
DE LA LANGUE