Djasans
Patois Jurassien

Djasans Patois Jurassien

Les fourmis
Les fremis.
Jean-Marie Moine
Article mis en ligne le 12 septembre 2012
dernière modification le 7 octobre 2012

par Fleury LJ

Les jeunes pointent le nez.

Une fois n’est pas coutume, je m’exprime en français en espérant que cet article sera lu par les enfants. La dernière fête des patoisants a eu lieu dernièrement au Noirmont et a connu un beau succès.

A l’applaudimètre, ce sont incontestablement les enfants qui se sont exprimés en patois qui ont obtenu la palme, et ce fut parfaitement mérité. En mon propre nom et en celui de tous les patoisants, je vous présente, chers enfants acteurs, présentateurs, ou auteur, nos félicitations les plus sincères et nos remerciements. Le jury du concours littéraire m’a autorisé à reproduire le poème du jeune Julien Laville de Chevenez, 11 ans, qui a reçu le prix jeunesse  :

Les fremis.

Les fremis trottelïnt, aidgiles, empreussis

C’était piaiji de les voûere,

Poétchaint yote pâjainne tchairdge

Djemais embairraissies  !

In éyeuve churvïnt, sai démairtche était laindrenouse,

Ses eûyes en pûeres.

- Qu’ât-ce que t’és  ?

- I m’en vais en l’écôle ...

- Te vais en l’écôle  ?

Les afaints des vétçhaints sont dâli de gros nigdoyes.

Les nôtes sont è poinne évoiyies

Qu’èls v’niant dje nos édie.

E niun ne s’en yomele.

La cigale


Enfants jurassiens, vos grands-parents ont abandonné leur langue maternelle, le patois, sous la menace. Vos parents ne s’en sont pas souciés. A vous de reprendre le flambeau  ! Vous en êtes capables, vos camarades, Julien et quelques autres, en donnent la preuve. Alors osez  !
Au nom du patois, je vous remercie.

J-M. Moine


Traduction de  : Les fremis.

Les fourmis

Les fourmis trottinaient, agiles, empressées

C’était plaisir de les voir,

Portant leur pesante charge

Jamais embarrassées  !

Un écolier survint, sa démarche était fainéante,

Ses yeux en pleurs.

- Qu’est-ce que tu as  ?

- Je vais à l’école ...

- Tu vas à l’école  ?

Les enfants des vivants (humains) sont vraiment de gros nigauds.

Les nôtres sont à peine éveillés

Qu’ils viennent déjà nous aider.

Et personne ne se lamente.

La cigale.

Julien Laville, 11 ans, Chevenez