Publié : 30 septembre 2015

Fermé !

Cyô !

La Babouératte, la Coccinelle

Cyô !

Cyô ! Ci mot ât de pus en pus aiccreutchie és pôtches des petéts maigaisïns, blantcheries, bouétchries. Po les commerçaints des vlaidges, ç’ât aifrelaint. Teni eûvée lai boutiche po doux, trôs véyes aitchetous di câre, ne pèrmât pus de vétche daidroit. Aivô yôtes guimbardes, les dgens se dépiyaiçant dains les graindes surfaices voùé les réçattes s’aitchétant po lai snainne. Préssies de rempyâtre lai tchairratte de mairtchaindises po rentraie en l’hôtâ, nyün n’étchaindge de baidgelaidges. È craire qu’on ât su ène âtre planète ! Hyie, aivô émaiyement pe encrat, y aî détcheuvrit, aiccreutchie en lai pôtche di cabarêt de mon haimé, ène pyaintchatte su laiquée était gréynè « Cyô ». Dains les haimés, les cabarêts étaïnt des yûes de retrovaiyes po les dgens des caimpaignes. Sains étre des pilies de bistrots, ç’ât tot pèrie lì que nos ôyaïnt les derrieres novélles, les sibyas di câre. Les tenanciers, moitie caibairties, moitie paiyisains, étaïnt è l’imaidge des poiyes de bistrots, snésaints, aitcheuyaints dains yôte sïmpyicitè. Qué pyaisi de se staie âtoué de lai ronde tâle ! Les bistrots de nos haimés aivaïnt quâsi tus le meinme chtènpf : ène ronde tâle voùé se sîetaïnt les aivésies di câre ; quéques âtres tâles, svent bancreûtches, aivô des ronds coitchons dôs ïn pîe po les maintni de nivé. Le pyaintchie étaïnt fait de lairges lavons cyoulès, eûsès âtoué des nouds pe dédjonts. Ïn chmeûque de femèe de chtoumfs, beûtches vôs pitchie â nâ aissetôt lai pôtche eûvée. Ce n’ât pus ; c’étaïnt les bistrots de tchie nos, è y aî quéques an-nèes. Sïmpyes, aitcheuyaints, sains chichis, ç’ât le sevni qui en voidge. Lai Babouératte

Fermé !

Fermé ! Ce mot est de plus en plus accroché aux portes des petits magasins, boulangeries, boucheries. Pour les commerçants des villages, c’est ennuyeux. Tenir ouverte la boutique pour deux, trois vieux clients du coin, ne permet plus de vivre décemment. Avec leurs autos, les gens se déplacent dans les grandes surfaces où les provisions s’achètent pour la semaine. Pressés de remplir la charrette de marchandises pour rentrer à la maison, personne n’échange la conversation. A croire qu’on est sur une autre planète ! Hier, avec étonnement et regret, j’ai découvert, accrochée à la porte du bistrot de mon hameau, une planchette sur laquelle était écrit « Fermé ». Dans les hameaux, les cafés étaient des lieux de retrouvailles pour les personnes des campagnes. Sans être des piliers de bistrots, c’est tout de même là que nous entendions les dernières nouvelles, les cancans du coin. Les tenanciers, moitié cabaretiers, moitié paysans, étaient à l’image des salles de bistrots, sympathiques, accueillants dans leur simplicité. Quel plaisir de s’asseoir autour de la table ronde ! Les cafés de nos hameaux avaient presque tous le même cachet : une table ronde où s’asseyaient les habitués du coin ; quelques autres tables, souvent bancales, avec des cartons ronds sous un pied qui les maintenaient de niveau. Le parterre était fait de larges planches clouées, usées autour des nœuds et disjointes. Une odeur de fumée de cigares, de pipes vous prenait au nez aussitôt la porte ouverte. Ce n’est plus ; c’était les bistrots de chez nous, il y a quelques années. Simples, accueillants, sans chichis, c’est le souvenir que j’en garde. La Coccinelle