par Fleury Louis-Jos.
Publié dans le Quotidien Jurassien le 16 juin 2023
Lai diaîchatte
Dains le tchété d’ènne nobye faimille, lai diaîchatte, aiprés piepe chés mois de traivail, demainde ïn aiccrâch’ment.
Vôs n’étes ci que dâ chés mois. Èt pe vôs me d’maindèz dje ïn aiccrâch’ment. Ât-ce qu’vos èz des boénnes réjons ?
Ô, Daime, répond lai diaîchatte, i aî trâs boénnes réjons.
Ah bon ? Ât-ce qu’an peut saivoi lesquéles ?
Lai premiere, ç’ât qu’i r’pésse meus qu’ vôs !
De quoi ? Tiu qu’ vôs é dit çoli ?
Ç’ât vote hanne que m’ l’é dit. Lai doûejieme, ç’ât qu’i sais meus tyeuj’naie qu’ vôs.
Ç’ât âchi mon hanne que vôs’ l’é dit ?
Ô, Daime. En pus, i seus moyoûe qu’ vôs â yét.
Yé bïn, vôs en èz di tyulot. Li vôs péssèz les boûenes. C’ment qu’ vôs ôjèz ? È vôs en é dit, des tchoses, mon hanne.
Nian, Daime. Çoli, ç’ n’ât p’ vote hanne que m’ l’é dit. Ç’ât vot’ chauffeur.
Notes
lai diaîchatte, la domestique
ïn aiccrâch’ment, une augmentation
Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
La Domestique
Dans le château d’une famille noble, la bonne, après à peine six mois de travail, demande une augmentation.
Vous n’êtes ici que depuis six mois à peine, et déjà vous demandez une augmentation. Avez-vous de bonnes raisons ?
Madame, répond la servante, j’ai trois bonnes raisons.
Ah bon ? Est-ce qu’on peut savoir lesquelles ?
La première, c’est que je repasse mieux que vous !
Quoi ? Qui vous a dit ça ?
C’est votre mari qui me l’a dit. La deuxième, c’est que je sais mieux cuisiner mieux que vous.
C’est aussi mon mari qui vous l’a dit ?
Oui, Madame. En plus, je suis meilleure au lit que vous !
Eh bien, vous en avez du culot. Là, vous dépassez les bornes. Comment osez-vous ? Il vous en a dit des choses, mon mari.
Non, Madame. Ça, ce n’est pas votre mari. C’est votre chauffeur.