Publié dans le Quotidien Jurassien le 21 septembre 2018
Lai traique
Durant la triste période du Kulturkampf, les curés révoqués étaient traqués. Certains furent pris et incarcérés.
Les dgendaîrmes sont tchairdgies d’ faire lai tcheusse és tiuries. Le commissaire envie poi Bèrne veut voir s’ès faint bïn yote traivaiye. È Boé, è convoque le mére. Çoli s’ pésse bïn. Le môtie ât en oûedre, le mére yi é bèyi les çhès. Mit’naint, ès boyant ïn voirre ensoénne èt djâsant. Le mére se pyaint des dannaidges que fait ènne rote de poûes-sèyés dains les tchaimps.
I n’ vôs comprends pe, dit l’Almousse tot ébâbi. Poquoi qu’ vôs n’ bèyietes pe l’oûrdre de les traiquaie ?
I n’ serôs.
Yè poquoi, Chire Mére ?
Poéch’ qu’an traique âtre paît po l’ môment. Vôs l’ saites aich’ bïn qu’ moi. Mains i coégnâs ïn moiyïn d’ nôs débairraichie d’ ces crevures de bétes ?
Lequél ?
Çât tot sïmpye : è fât enflaie ènne noi choutanne en tchéque poûe-sèyè.
D’après Ernest Daucourt, Scènes et récits du Kulturkampf
Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
La traque
Durant la triste période du Kulturkampf, les curés révoqués étaient traqués. Certains furent pris et incarcérés.
La scène se passe à Buix. Le commissaire du gouvernement s’entretient avec le maire. Ce dernier déplore les dégâts causés par une troupe de sangliers.
— Alors, s’exclame le commissaire, pourquoi n’ordonnez-vous pas une traque ?
— Cela ne va pas.
— Et pourquoi donc, Monsieur le maire ?
— On traque ailleurs pour le moment. Mais je saurais un moyen de se débarrasser de ces animaux nuisibles.
— Lequel ?
— C’est tout simple : il faudrait enfiler une soutane à chaque sanglier.
D’après Ernest Daucourt, Scènes et récits du Kulturkampf