
Paru dans LQJ du 22.7.2011 www.lqj.ch
Vivant en autarcie, le village avait peu d’échanges avec l’extérieur. Il avait son tchaipu (charpentier) et son cabairtie (aubergiste). Le raitie (taupier) posait ses traippes , menait une guerre impitoyable és raites, és sris èt peus és draivies (aux souris, aux musaraignes et aux taupes). Il était payé à la queue par l’eurcevou (le receveur). Un personnage important donc que ce raitie , dans l’économie rurale. Aussi important que le banvaîd (garde champêtre). Le banvaîd dont parle Biétry dans sa Lattre de Bonfô était si corpulent qu’on envisageait de nommer quatre hommes pour le porter à travers champs dans sa course aux maraudeurs.
La nuit, lai diaidge veillait sur le sommeil des braves gens. Ce guet de nuit parcourait les rues en chantant les heures :
Yèt bïn l’bonsoi, tos mes aimis ? vôs fât tus allaie dremi. Lai cieutche é fri, vôs l’èz oyi : ç’ât les dieches.