Par : Fleury LJ
Publié : 6 novembre 2012

L’éclipse.

L’ éçhipche.

Jean-Marie Moine

L’ éçhipche.

Mon Dûe qué l’aiffaire  ! I en seus v’ni è m’ musaie qu’ le s’né des dgens s’ était éçhipchè. Qué beûjons nôs étïns  ! Nôs ains t’ aivu d’ lai tchaince qu’ les feuyes, qu’ lai radio, qu’ lai laiv’imaîdge (télévision) s’ boteuchïnt tus ensoinne po nôs tot r’aippâre. Nôs n’ saivïns p’ qu’ tiaind qu’ lai tiere pésse entre le s’raye pe lai yune pe qu’ lai yune n’ ât pus dains lai lumiere di s’raye, an n’ voit pus lai yune (éçhipche de yune). Mitnaint, nôs sons sciençous, nôs l’ sains. Nôs compregnans qu’ tiaind qu’ lai yune pésse entre le s’raye pe lai tiere, an n’ ât pus éçhérè poi les rais di s’raye, an n’ voit pus le s’raye qu’ s’ ât coitchie d’rie lai yune (çoli s’ ât péssè le d’rie 11 d’ ôt  : éçhipche de s’raye). An ont daivu âchi dire és dgens de n’ pe ravoétie le s’raye sains précâtions. Poétchaint, tiaind qu’ vôs y’vèz ïn pô vôs l’eûyes d’ lai sen di s’raye, ès sont tot comptant pajaints di piomb des eûyes, ès s’ çhoûejant tot d’ pai yôs, çoli vôs fait mâ-bïn  ! An ont meinme trovè tot poitchot des noires breliçhes po n’ p’ â moins mainquaie lai neût d’ médi di siecle  ! Tchie nôs, nôs n’ ‘n aivïns p’ fâte, l’ temps aivait fait les tchôses daidroit, l’ cie était boétchie poi les brussâles. E y ‘n é qu’ se sont fait di tieûsain po nôs bétes. Elles aint poétchaint yote s’né, èlles saint bïn meu qu’ nôs ç’ qu’ èlles daint faire pe ç’ qu’ n’ ât p’ bon po lées. Vôs n’ èz p’ fâte d’aivoi pavou po vôs dg’rainnes, meinme ch’ èlles sont aivu è djoué vés médi, ne po vote pou qu’ é craibïn tchaintè en lai d’mé d’ènne houre. D’ âtres, des oûejés d’ malhèye, aittendint i n’ sais p’ tot quoi, lai fïn di monde, qu’ tot feuche eurvirie  ! Ch’ èls aivïnt aivu ïn pô âtçhe dains lai téte, èls airïnt saivu qu’ è y é aidé, quéque paît, ènne éçhipche dains l’univie, mains qu’ poûeres l’ hannes qu’ nôs sons, nôs n’y poéyans p’ allaie ! Els en sont encoé és r’tieulès temps, tiaind qu’ les premies l’ hannes craiyïnt en totes soûetches de dûes  : â dûe di cie, â dûe d’ lai dyiere, en ç’tu di fûe, ... . I praye Dûe, le mïn (po chur qu’ ç’ât l’ meinme qu’ le vote), po qu’ E nôs r’bèyeuche le s’né d’ nôs pairents, ci s’né qu’ nôs ains r’tchaimpè taint qu’ nôs sons v’nis ordyous. Pe ..., à côp qu’ vïnt, en ci djoué qu’ l’ éçhipche eur’veré tchie nôs, che ran d’ croûeye se n’ pésse en lai fïn d’ 1999 (  ! ). { J-M. Moine}

L’éclipse.

Mon Dieu quelle affaire ! J’en suis venu à penser que le bon sens des gens s’était éclipsé ! Comme nous étions stupides ! Par chance, les journaux, la radio, la télévision se sont mis tous ensemble, pour tout nous réapprendre. Nous ne savions pas que lorsque la terre passe entre le soleil et la lune, celle-ci n’est plus éclairée par la lumière du soleil, on ne voit plus la lune (éclipse de lune). Maintenant, nous sommes savants, nous le savons. Nous comprenons que lorsque la lune passe entre le soleil et la terre, on n’est plus éclairé par les rayons du soleil, on ne voit plus le soleil qui est caché derrière la lune (c’est ce qui s’est produit le 11 du dernier mois d’août  : éclipse de soleil). On a dû aussi indiquer aux gens de ne pas regarder le soleil sans précautions. Cependant, lorsque vous levez un tant soit peu vos yeux dans la direction du soleil, vos paupières se ferment tout naturellement. On a même trouvé partout des lunettes noires, pour ne pas manquer cette nuit de midi du siècle  ! Chez nous, nous n’en avions pas besoin, le temps avait magnifiquement anticipé, le ciel était bouché par le brouillard. Certaines personnes se sont fait du souci pour les animaux. Ils ont pourtant leur instinct, ils savent mieux que nous ce qu’ils doivent faire, ce qui n’est pas bon pour eux. Vous n’avez rien à craindre pour vos poules même si elles sont allées se coucher vers midi, ni pour votre coq qui a peut-être chanté à midi et demi. D’autres, des oiseaux de malheur, attendaient je ne sais quoi, la fin du monde, que tout soit chambardé. S’ils avaient eu la tête un tant soit peu pleine, ils auraient su qu’il y a toujours, quelque part, une éclipse de soleil dans l’univers, mais que, pauvres humains que nous sommes, nous ne pouvons pas y aller  ! Ils en sont encore aux temps reculés, à l’époque à laquelle les hommes croyaient à toutes sortes de dieux  : au dieu du ciel, au dieu de la guerre, à celui du feu, ... . Je prie Dieu, le mien (c’est certainement le même que le vôtre), pour qu’Il nous redonne le bon sens de nos parents, ce bon sens que nous avons rejeté tant nous sommes devenus orgueilleux. Et ..., à la prochaine fois, à ce jour où l’éclipse reviendra chez nous, si rien de dramatique ne se passe à la fin de l’année 1999 (  ! ).