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LQJ du 27.5.2011
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Djâsans patois
{{En l’écôle}}
Te vois çt’hanne-li, ç’ât l’régent
{È veut t’tyirie les aroyes s’te n’és p’saidge}. Tu vois cet homme-là, c’est l’instituteur
; il te tirera les oreilles si tu n’es pas sage. {L’régent èt peus l’tiurie,} l’instituteur et le curé représentaient l’autorité.
Régent a une connotation respectueuse. En revanche, {raitait} est péjoratif. Et que dire de {roye-gosse}
? Littéralement, celui qui frappe les gosses. {Lai roye}, c’est l’averse
; {royer}, pleuvoir. {Botèz-vôs en lai sote, è roye}. Mettez-vous à l’abri, il pleut. Quand le {roye-gosse} est en colère, les coups pleuvent.
{Çoli ç’ât bïn péssè
? T’és dmoérè saidge
? T’n’és p’aivu pavou d’lai régente
?
- Gnan, gnan, èlle ât bïn dgentyie, mais i n’comprends ran. Èlle ne djâse pe cment nôs.}
Après sa première matinée d’école, le gosse confesse qu’il s’est tenu sage, il reconnaît que la régente est certes gentille mais avoue qu’il n’a rien compris car, dit-il, elle ne parle pas comme nous.
Bernard Chapuis