Partager sa langue
Partager une même langue rapproche les gens. Je pense à une langue profondément enracinée, une langue qui traduit les sentiments, qui fleure bon la terre… la langue du coeur, notre patois. En passant la frontière, on découvre que nos voisins de Franche-Comté parlent le même patois que nous. Ils sont dès lors presque aussi proches que nos amis Francs-Montagnards ou de la Vallée de Delémont. Depuis bien longtemps, il s’est trouvé, en Franche-Comté, comme chez nous, des amoureux du patois qui ont travaillé à sa conservation et qui ont produit des textes ou des glossaires pour l’illustrer. Tout près de Belfort, à Banvillars où ils demeurent, notre ami François Busser, et maintenant dame Marianne Meiller, sa fille, organisent des rencontres, dés fêtes et toutes sortes de manifestations. Voilà deux années qu’il s’attachaient à monter une exposition qui puisse se voir en différents lieux. C’est maintenant prêt et j’ai pu en voir un panneau pour juger de tout le travail que Marianne et ses amis ont fait. L’exposition comporte quatorze panneaux de deux mètres de haut, douze pour les mois de l’année, un pour l’introduction et le dernier pour prendre congé… Ces panneaux peuvent se rouler pour les déplacements. Utilisant un patois simple pour être à la portée de tout le monde, même des enfants, ils abordent les sujets les plus variés.
Des chansons aux dictons, des recettes de cuisine aux poèmes, de la vie des champs aux usages de nos campagnes, chaque texte a sa place au long de l’année. Et pour ceux qui auraient du mal de lire le patois, des
QR-code, qu’on peut utiliser avec son téléphone portable, permettent d’écouter, en patois, tous les sujets proposés. Ainsi vous voyez que le patois et les techniques d’aujourd’hui peuvent faire bon ménage. A relever aussi, la bonne qualité des images et une agréable mise en page. C’est un véritable plaisir de découvrir une fois de plus, ces histoires, ces sentences, ce beau patrimoine en parcourant l’exposition de nos amis français.
La cerise sur le gâteau, comme on dit chez nous, est un livret qui accompagne le visiteur tout du long. On peut l’acheter pour préparer sa venue ou comme souvenir de son passage.Tous les panneaux y sont imprimés, avec les
QR-code, dans une belle reproduction.
Que je vous dise pour finir le nom de l’exposition : «
Oye vouah, écoute voir
!
», deux de ces petites formules dont nos discussions regorgent. Mais, aussi longtemps que la pandémie nous demande de rester à la maison, il faut attendre pour voir ces quatorze panneaux chez nous. Je ne manquerai pas de vous avertir de leur passage dans un autre billet.
Enfin, si vous voulez en savoir un peu plus sur nos fêtes et nos traditions, si les vieux chants ou les recettes de nos grand-mères vous font envie, ne laissez pas passer cette toute belle exposition dès que vous le pourrez. Le travail de nos amis francs-comtois doit profiter à une foule de gens
!
L’micou