Par : Fleury LJ
Publié : 1er mai 2011

Le Jura de la Babouératte

La Babouératte, la Coccinelle

Le Jura

Le Jura : bé paiyis que demainde è étre coingnu po aippréciaie ces valous ancéstrales. Pon ïn véye paiyis, mains ène populâtion magrè sai roide aippaireince aitcheuye çtu que veut détcheuvri les rétchainces di paiyisaidge Jurassien. È ne fât pon le visitaie en ritaint, mains dgentiment en courieux. Les mâsons paiyisainnes, pouéche qu’è y aî encoué tot-pyein de paiyisains-éyeuvous, sont traipates aivô de lairdges touétures po retcheuyie l’âve de pyeudje. Les façades de quéques férmes int voidjèes loûe chtèmpf de dains le temps. Fnétres ailignies derrie léquées les paiyisains-rleudgies traivaiyaïnt su de lairdges étabyis po dgeaingnie ïn po d’airdgent. Les tchaimpois tyeummnâtès sont encyôsès de mus en soitches-pîeres voùé les bétes s’ébaitant è tchie-bridâ. Les tourbîeres eûffrant tot-pyein de sôtches de pyaintes pe d’aîbras. Les blûes, ambres pe maivûres que nos y tcheuyant, int ïn gôt pairticulie. Les laités, svent creûyies pai l’hanne, sont aitaint de mirous voùé se réfloue le byeû di cie. Fâsyies d’époulats, envirtolès de foncies saipïns, ès ressannant és pîeres de grôsse valou enchâssies pai de grainds joiyies. Â pyaité Frainc-Montaignon, pon de rvîeres. Quéques bîes dichcréts que gairgouéyant és aibôds des saignes. Po trovaie des rvîeres â Jura, è fât déchendre è Gomois, è Porreintru obïn è Dlémont. Le Doubs mairque lai frontîere entre lai Suisse pe lai Fraince. È coûe bâlement dains lai combe pe fait le bouénheu des pâtchous de trètes. L’Allaine, ç’ât è Porreintru qu’élle ât tchie lée. Lai Sorne fait paitchie di dichtrict de Dlémont. Tchie nos, les sésons sont en aiccoué aivô les dgens de lai térre. « Tchéque tchose en son temps » aivaïnt côtune de djâsaie nos aiyeux. Le bontemps n’ât djemais en aivaince tchie nos, mains tchaind qu’èl airrive, tot se rebote è revétche. Le retoué des hèlombrattes ât ïn haiyuroux présaidge. Les môlures des cocattes, crocus pe tchitchotas étyaffant dains le voit des tchaimpois. Ç’ât lai boussèe po labouéraie lai térre, peus de voûegnie l’oûerdge pe l’aivoine, voûegnes de tchie nos. Aivô le tchâtemps, les djouénèes sont pus sôlaintes po les paiyisains. Soiyie, soitchie pe rentraie le fon po forraidgie les bétes di temps des lôngs heûvés. Tchaipyaie le bôs po tcheusenaie pe étchâdaie le poiye. È poûene finâ le tchâtemps, ç’ât l’hèrbâ. Le feuyaidge des aîbres se môlure. Dôs le soroiye, les bôs euffrant ïn côp d’eûye aiveûyaint. L’ôe, le brün couvre, le voit foncie des saipïns se môssyant po nos eûffri lai pus marvoiyouse des pïntures. È rendre djalou ïn môlaire sciençou. È y aî aito les lédjumes è entchaivaie. Les confretures de fruts di paiyis è faire, pe les môssons è rentraie dains les graindges. Le soroiye mons preseint ; les neûts que s’éleûchant pe lai douçatte tchalou de l’hèrbâ s’en vai. L’heûvé ât lì. Les byaincs syètons ïnt retcheuvrit les Fraintches-Montaignes. Les saipïns, les tchaimpois pe les mâsons int endôssè de graiciouses byaintches vitchourâs. Lai naiture ât èrpôs. Lai noi pe les laités dgealès fint le bouénheu des djûes d’heûvé. Le soi vni, les traivés d’étâle finâs, entre vésïns, les paiyisains se retrovant dains le poiye. Ès dichcutant des traivés aiccompyis di temps de l’an-nèe, des fétes de vlaidges. Le Mairtchie-Concoués otchupe ène piyaice particulîere dains les dichcussions, ne rébîte pon, nos sons â paiyis di tchvâ ! Le tchvâ de tchie nos ressanne â paiyis pe en ses haibitaints. Craindgeou, vôe méfiaint â premie aibôd, mains cobïn aittaitchaint, confyaint pe aimicale dains les raippôts aivô les dgens que ne sont pon de tchie nos. {Mars 2010, Marie-Louise Oberli Wermeille Lai Babouératte}
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Le Jura

Le Jura : beau pays qui demande à être connu pour apprécier ses valeurs ancestrales. Pas un vieux pays, mais une population malgré son apparence rude accueille celui qui veut découvrir les richesses du paysage Jurassien. Il ne faut pas le visiter en courant, mais gentiment en curieux. Les maisons paysannes, car il y a encore beaucoup de paysans-éleveurs, sont trapues avec des toitures larges pour recueillir l’eau de pluie. Les façades de quelques fermes ont conservé leur cachet d’antan. Fenêtres alignées derrière lesquelles les paysans-horlogers travaillaient sur de larges établis pour gagner un peu d’argent. Les pâturages communautaires sont clôturés de murs en pierres-sèches où le bétail s’ébat librement. Les tourbières offrent une grande diversité de plantes et d’arbustes. Les myrtilles, framboises et mûres qu’on y cueille, ont un arôme particulier. Les étangs, souvent créés par l’homme, sont autant de miroirs où se reflète le bleu du ciel. Bordés de roseaux, entourés de sombres sapins, ils ressemblent aux pierres précieuses enchâssées par de grands joailliers. Au plateau Franc-Montagnard, pas de rivières. Quelques ruisseaux discrets qui gazouillent aux abords des marais. Pour trouver des rivières au Jura, il faut descendre à Goumois, à Porrentruy ou à Delémont. Le Doubs délimite la frontière entre la Suisse et la France. Il coule paisiblement dans la vallée et fait le bonheur des pêcheurs de truites. L’Allaine, c’est à Porrentruy qu’elle est chez elle. La Sorne fait partie du district de Delémont. Chez nous, les saisons sont en harmonie avec les gens de la terre. « Chaque chose en son temps » avaient coutume de dire nos aïeux. Le printemps n’est jamais en avance chez nous, mais lorsqu’il arrive, tout revit. Le retour des hirondelles est un heureux présage. Les couleurs des jonquilles, crocus et primevères éclatent dans le vert des prairies. C’est le moment de labourer la terre, puis de semer l’orge et l’avoine, semences bien de chez nous. Avec l’été, les journées sont plus fatigantes pour le monde de l’agriculture. Faucher, sécher et rentrer le foin pour affourager le bétail pendant les longs hivers. Couper le bois pour cuisiner et chauffer la chambre de ménage. A peine fini l’été, voici l’automne. Le feuillage des arbres se colore. Sous le soleil, les forêts offrent un spectacle éblouissant. L’or, le brun cuivré, le vert foncé des sapins se mélangent pour nous offrir le plus merveilleux des tableaux. A rendre jaloux un artiste peintre ! Il y a aussi les légumes à encaver. Les confitures de fruits du pays à confectionner, et les moissons à rentrer dans les granges. Le soleil moins présent ; les nuits qui s’allongent et la douce chaleur de l’automne s’en va. L’hiver est là. Les blancs flocons ont recouvert les Franches-Montagnes. Les sapins, les prés et les maisons ont endossé de gracieuses pèlerines blanches. La nature se repose. La neige et les étangs gelés font le bonheur des jeux d’hiver. Le soir venu, les travaux d’étable terminés, entre voisins, les paysans se retrouvent dans la chambre de ménage. On discute des travaux accomplis durant l’année, des fêtes de villages. Le Marché-Concours prend une place spéciale dans les discussions, n’oublions pas, nous sommes au pays du cheval ! Le cheval de chez nous ressemble au pays et à ses habitants. Craintif, voir méfiant au premier abord, mais combien attachant, confiant et amical dans les relations avec les personnes d’autres horizons. Mars 2010, Marie-Louise Oberli Wermeille La Coccinelle Le Jura