Publié : 4 mars 2022

Djûenes mairiès

Publié dans le Quotidien Jurassien le 4 mars 2022

Djûenes mairiès

Aprés quéques annèes de vie ensoènne èt peus dous afaints, ïn djûene coupye déchide de s’mairiaie. Cment le djûene hanne n’ât p’ â courant des traidichions, en lai fïn d’ lai cérémonie â môtie, è s’aippreutche di tyurie èt yi d’mainde : - Éstiujètes-me, Chire. An m’ont dit qu’ ç’ât l’usaidge qu’ les mairiès f’seuchïnt ènne aimeûne po les boènnes oeuvres. Qu’ât-ce que les dgens bèyant d’aivége ? Trop hèy’rou de djûere ïn toué en cés caitholitçhes d’occasion, que botant lai tchairrue d’vaint les bûes, qu’aint des afaints aivaint d’péssaie d’vaint l’âté, le prétre tire le mairiè d’ènne sens poi lai maintche èt yi çhoûeche dains l’airoiye : - Çoli dépend d’ lai biâtèe d’ lai mairièe. Pus èlle ât bèlle, pus lai r’çatte ât éy’vèe. Chu ces mots, le djûene mairi se touéne voi sai fanne èt lai ravoéte des pies en lai téte. Aiprés quéques musatte, è forre sai main dains sai baigatte èt tend ènne piece de cent sous â tyurie. Çtu-ci, que voit qu’ l’hanne s’ât léchie aittraippè, yi dit : - D’moérèz ci, i vôs vais tçh’ri lai m’noue. Note ènne aimeûne, une offrande d’aivége, habituellemet, en général ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Jeunes mariés Après quelques années de vie en commun et la naissance de deux enfants, un jeune couple décide de se marier. Comme le jeune homme n’est pas au courant des traditions, à la fin de la cérémonie religieuse, il s’approche du prêtre et lui demande : - Excusez-moi, Monsieur le Curé. On m’a dit qu’il est d’usage que les mariés fassent un don pour les bonnes œuvres. Qu’est-ce que les gens donnent d’habitude ? Trop heureux de jouer un tour à ces catholiques de circonstance, qui mettent la charrue avant les bœufs, qui ont des enfants avant de s’unir devant l’autel, le prêtre prend le jeune marié à part en le tirant par la manche et lui murmure à l’oreille : - Cela dépend de la beauté de la mariée. Plus elle est belle, plus la somme est élevée. Sur ces mots, le jeune mari se tourne vers son épouse, la dévisage des pieds à la tête. Après quelque réflexion, il sort de sa bourse une pièce de cinq francs qu’il tend au curé. Celui-ci dit à l’homme pris au piège : - Restez ici, je vais vous chercher la monnaie.