Les serïndious di Petét Paîgre
Sous ce titre, Jules Surdez évoque une revue de pompe d’autrefois. (Le Jura, 26 juillet 1941)
{E y aivaît la Serïndye le saimmedi lai vâprèe. E me fât encoé rire tiaind qu’i me raivise cment que se péssait l’aippeul des serïndious et cment qu’en échtiusait ces que ne réponjïnt pe.
- Le véye mérelie
! - El ât li.
- Le bouebe â Mairtchâ
! - Le voici que vïnt.
- Le Pierrat des Boeûtchïns
! - El ât ci.
- Le Djeânat des Biassons
! - Aitot.
- Le Yâde di Moeulïn. - I m’aimoenne.
- Le Toubaquie
! - E veut veni, è y é le Petét Djué que mairtchande son boqué.
- Le Laxisse de lai Raisse
! - E ne serait veni âdjed’heûs, sai fanne qu’é bôlè.
- Le Petét Môdeste
! - Me voili.
- Le Chire à Fouérèdlie
! - Te sais bïn qu’è y é doux ans qu’èl ât moue.
- Les chéx bouebes des Saignattes
! - Es sont tus li.
- Le Bieû di Couérbe. - E vïnt tot bâlement, ses neûs sabats que y faint mâ.
Cman aidé, è y mainque aitaint de serïndious qu’è y en ât veni. Çôli n’envoidge pe le Petèt Bâgoué de commaindê : Tiries foeûs lai Serïndye
! Aippontes les beunés
! Vissietes lai cannule. Allès tyrie des soillats d’âve. Aivaincies lai serïndye d’ïn demé-peuce. Ç’ât trop, retieulès d’ïn peuce. Ci côp, serïndiès
! Unne
! Doux
! Unne
! Doux
!}
Note
{Serïndye} , pompe à incendie. Cet archaïsme a disparu. On le trouve encore chez Jules Surdez : ... {è y aivait lai serïndye le saimmedi lai vâprèe}. Il y avait la revue de pompe le samedi après-midi. Les {serïndious}, les pompiers. La relation avec seringue est évidente. La seringue était une petite pompe portative. Du bas latin syringa.
{Beuné}, ici : tuyau de bois, ancien nom d’une «
course
» de pompe à incendie.
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Les pompiers du Petit Paîgre
Sous ce titre, Jules Surdez évoque une revue de pompe d’autrefois. (Le Jura, 26 juillet 1941)
Il y avait la revue de pompe le samedi aprè-midi. Je dois rire quand je pense à la manière dont se faisait l’appel des pompiers et comment on excusait ceux qui ne répondaient pas.
-- Le vieux marguiller
! – Il est là.
-- Le fils du maréchal
! – Le voici qui vient.
-- Le Pierrot des Boeûtchïns (pommes sauvages)
! – Il est ici.
-- Le Jeannot des Biassons (poires sauvages)
! – Itou.
-- Le Yâde di Moeulïn. – I m’aimoenne.
-- Le Priseur
! – Il va venir, il y a le Petit Djué qui marchande son jeune bœuf.
-- Le Laxisse de la Rasse
! – Il ne peut pas venir aujourd’hui, sa femme a accouché.
-- Le Petit Modeste
! – Me voilà.
-- Le richard de Fouérèdlie
! – Tu sais bien qu’il y a deux ans qu’il est mort.
-- Les six garçons des Saignattes
! – Ils sont tous là.
-- Le Bleu du Couérbe. – Il vient lentement, ses nouveaux sabots lui font mal.
Comme toujours, il y a autant d’absents que de présents. Cela n’empêche pas le Petit Bâgoué de commander : Sortez la pompe
! Fixez les tuyaux
! Vissez la canule. Allez puiser des seaux d’eau. Avancez la pompe d’un demi-pouce. C’est trop, reculez d’un pouce. A présent, pompez
! Une
! Deux
! Une
! Deux
!
Note
Serïndye, pompe à incendie. Cet archaïsme a disparu. On le trouve encore chez Jules Surdez :… è y aivait lai serïndye le saimmedi lai vâprèe. Il y avait la revue de pompe le samedi après-midi. Les serïndious, les pompiers. La relation avec seringue est évidente. La seringue était une petite pompe portative. Du bas latin syringa.
Beuné, ici : tuyau de bois, ancien nom d’une «
course
» de pompe à incendie.
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