Djasans
Patois Jurassien

Djasans Patois Jurassien

Saint-Nicolas
Sïnt-Nicolas
Bernard Chapuis
Article mis en ligne le 9 décembre 2016
dernière modification le 18 janvier 2017

par Fleury Louis-Jos.

Paru dans le Quotidien Jurassien du 9 décembre 2016

Sïnt-Nicolas

D’après Quand nous étions petits-enfants de l’Abbé Bovet

Tiaind qu’ nôs étïns petèts l’afaints,

Po airgueuss’naie Grant-mére,

Nôs y’ caitchïns dôs ïn tieuchain

Ses moétchous de misére.

Quée tarou po nos tiûres aimâtis

Que tos ces tchairmaints seuvenis.

Tiaind qu’ nôs tçheûyïns les çhoés des tchaimps,

Nôs en faisyïns des gierbes.

Mére gremoinnait ses afaints

Poéche que nôs tripyïns l’hierbe.

Quée tarou po nos tiûres aimâtis

Que tos ces tchairmaints seuvenis.

Les sois d’hûvie â care di fûe,

Vou qu’ sendremait Djeain-Piere,

Nôs écoutyïns sains faire de brut

Des hichtoires de lai dyiere.

Quée tarou po nos tiûres aimâtis

Que tos ces tchairmaints seuvenis.

Po aittyeuyi sïnt Nicolas,

Que v’nyait dechus son aînne,

Nôs botyïns di foin en ïn tas

 pie de la fontainne.

Quée tarou po nos tiûres aimâtis

Que tos ces tchairmaints seuvenis.

Mit’naint qu’ les véyes ne sont pus li,

Qu’i seus airriere-grant-pére,

I muse en ces que sont paitchis,

Qu’ m’aittendant â cèm’tére.

Quée tarou po nos tiûres aimâtis

Que tos ces tchairmaints seuvenis.


Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Saint-Nicolas

D’après Quand nous étions petits-enfants de l’Abbé Bovet

Quand nous étions petits enfants,

Pour chicaner Grand-mère,

Nous lui cachions sous un coussin

Ses mouchoirs de misère.

Quelle tendresse pour nos coeurs lassés

Que tous ces charmants souvenirs.

Quand nous cueillions les fleurs des champs,

Nous en faisions des gerbes.

Mère grondait ses enfants

Parce que nous écrasions l’herbe.

Quelle tendresse pour nos coeurs lassés

Que tous ces charmants souvenirs.

Les soirs d’hiver au coin du feu

Où s’endormait Jean-Pierre,

Nous écoutions sans faire de bruit

Des histoires de la guerre.

Quelle tendresse pour nos coeurs lassés

Que tous ces charmants souvenirs.

Pour accueillir saint Nicolas

Qui venait sur son âne,

Nous mettions du foin en un tas

Au pied de la fontaine.

Quelle tendresse pour nos coeurs lassés

Que tous ces charmants souvenirs.

Maintenant que les anciens ne sont plus là,

Que je suis arrière-grand-père,

Je pense à ceux qui sont partis,

Qui m’attendent au cimetière.

Quelle tendresse pour nos coeurs lassés

Que tous ces charmants souvenirs.


La chronique patoise du QJ en direct :

<iframe
src="http://lqj.ch/patois" style="display:block;
width:98%; height:1000px; margin:auto;" marginwidth="1"
marginheight="1">