Publié : 20 novembre 2015

Un problème de ce temps-là

Ïn probyème de ç’ temps-li

Bernard Chapuis

Paru dans LQJ, le 20 novembre 2015

Ïn probyème de ç’ temps-li

C’était â bon véye temps, bïn dvaint les dyïmbardes, les oûjés d’ fie, lai laivimaidge èt le laividjâse. L’ raicodjaire cheumât ïn probyème en ses grants éyeuves.

- Ïn tchairtou vait d’ Boncoèt è Poérreintru d’aivô son tchie tchairdgie èt son aitt’laidge. È fait dous yûes en l’hoûere. Ïn âtre tchairtou vait de Poérreintru è Boncoét. È n’é ran chu son tchie è étchiele èt peus ses dous roncïns dgeaimbant vite. Ès faint dous yûes èt dmée en l’hoûere. Laivou qu’ les dous tchairties se v’lant rencontraie ? I é groûyenè l’ probyème chu l’ noi djaiyat. È n’ât p’ aijie, mains prentes tot vot’ temps. Musaites bïn ! Çtu que trove, i yi bèye condgie çte vâprèe.

Les éyeuves s’ botant è calculaie, lai téte béchie chu yos airdoises. Mains l’ Benoît, le boûebe di cabairtie, é dje lai réponche.

- Yé bïn, t’és rapide. T’és fait ces cailculs de téte ou bïn ?

- Poidé nian, Monsieû l’ régent. È n’ m’é p’ faiyu musaie longtemps. I coégnâs les tchairties. Ès s’ râtant aidé tchie nos.

- Éh bïn, dis-m’ voûere, mon braive Benoît, toi qu’ fais l’ mailin, laivou qu’ès se vlant rencontraie ces dous tchairties ?

- Â café, è Codg’maîtche.

groûyenaie, écrire à la craie 

l’ moi djaiyat, le tableau noir


Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Un problème de ce temps-là

C’était au bon vieux temps, bien avant les automobiles, les avions, la télévision et le téléphone. L’instituteur soumet un problème à ses grands élèves.

- Un voiturier va de Boncourt à Porrentruy avec son char chargé et son attelage. Il fait deux lieues à l’heure. Un autre voiturier va de Porrentruy à Boncourt. Il n’a rien sur son char à échelle et ses deux étalons trottent vite. Ils font deux lieues et demie à l’heure. Où les deux voituriers vont-ils se rencontrer ? J’ai écrit le problème au tableau. Il n’est pas facile. Mais prenez tout votre temps. Réfléchissez bien ! A celui qui trouve, j’accorde l’après-midi de congé.

Les élèves se mettent à calculer, la tête baissée sur leur ardoise. Benoît, le fils du bistrotier, a déjà la réponse.

- Hé bien, tu es rapide ! Tu as fait ce calcul de tête ou quoi ?

- Pas du tout, Monsieur. Il ne m’a pas fallu réfléchir. Je connais les voiturier. Ils s’arrêtent toujours chez nous.

- Bon, dis-moi donc, mon brave Benoît, toi qui fais le malin, où ces deux voituriers vont se rencontrer !

- Au café, à Courtemaîche.


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