Par : Fleury LJ
Publié : 3 septembre 2010

Présentation du coffret Patois

Bulletin du SEN, n°16 octobre 2003

Une édition inscrite dans une perspective de développement

{{Editer aujourd’hui}} Prévoir un moyen d’enseignement signifie tenir compte à la fois des chemins multiples d’accès aux connaissances de la part des élèves, et des médias accessibles aux écoles. La voie habituelle des documents didactiques est l’imprimé, sous forme de livre ou de fiches. Sa rédaction suppose le recours aux outils informatiques et donne donc accès à beaucoup d’autres véhicules d’information. Des perspectives nouvelles sont ouvertes. Quand les auteurs se sont mis au travail, ils ont requis les services du Centre de ressources de l’IPJ/HEP BEJUNE, appelé alors Centre DOCAV de l’Institut pédagogique jurassien. Ils ont ainsi été amenés à utiliser l’image, le son, les jeux interactifs, le film, l’édition numérique pour présenter un aspect du patrimoine jurassien aux écoliers du canton. L’école jurassienne, à travers TIC-2002 puis EDUC 2006, mène une politique d’intégration des technologies de l’information ambitieuse et réaliste. Les écoles sont équipées, les enseignants sont prêts à utiliser les outils d’aujourd’hui, les écoliers sont intéressés, toutes les conditions sont réunies pour faire un pas dans l’avenir. Le paradoxe, c’est que ce pas se fera ici au nom du patois : alliance de la tradition et de l’anticipation, un projet digne des ambitions du Jura. {{Une perspective pédagogique}} Les moyens employés sont modestes : ce sont ceux mis à disposition des écoles qui souhaitent réaliser des travaux audiovisuels prêtés chaque année par le centre de ressources de l’Institut pédagogique jurassien. Ceci entraîne certaines faiblesses, quelques défauts. Cela présente simultanément l’avantage certain de donner envie aux écoliers, étudiants et enseignants de réaliser eux aussi des documents sur leur pays. Des trésors de connaissances sur notre environnement actuel ou passé disparaissent chaque jour. Inciter les enfants à se renseigner, se documenter contribue à sauver une partie de notre histoire. Par la même occasion, l’école jurassienne accomplit sa tâche d’éducation aux et par les médias : en cherchant des informations, en les triant, en les analysant, en se construisant des connaissances, en s’exprimant, les petits Jurassiens deviennent des citoyens capables de faire vivre le Jura de demain. {{Inciter à chercher, à comprendre, à s’exprimer}} Prenons l’exemple de la toponymie. Quand on se promène au Bambois, aux Champois, que l’on traverse les Oeuches, le Paigre, la Grainvie, est-ce que l’on comprend encore que nos ancêtres parlaient du bois banal, des pâturages, des champs de légumes (le vieux mot français ouche a quasiment disparu), du pâturage maigre, du grand chemin ? Nos ancêtres parlaient une langue très imagée, mais devenue mystérieuse pour beaucoup aujourd’hui. Une base de données, établie par un historien, Jean-Paul Prongué, reprend mille termes de la carte au 50/000. Cette base indique la commune concernée, les coordonnées du lieu et les significations des termes anciens. Quand celle-ci n’est pas vérifiée, les hypothèses sont mentionnées. Ce travail précieux est une invitation à la recherche : autour d’eux, les écoliers découvriront d’autres termes, en chercheront la signification, proposeront des hypothèses. Leurs réflexions alimenteront la base, après vérification par les spécialistes. Filmer un artisan, enregistrer une diserte grand-maman, jouer une pièce de théâtre, collectionner des histoires drôles ? Les moyens sont là, les canaux de diffusion aussi. Le site Educ diffuse au monde les productions jurassiennes et ceci à un coût des plus modestes grâce à l’enthousiasme et à la passion d’enseignants. {{D’une pierre, au moins deux coups...}} Sur le CD-Rom des jeux interactifs, présentant des dialogues, les communes jurassiennes, des proverbes du pays, il restait de la place... A l’instar de Genève, qui a fait la même réflexion à propos du CD déclaration fiscale, nous avons logé à cet endroit une suite de logiciels ouverts, permettant les travaux courants de bureautique et parfaitement libres de droits. Ces logiciels fonctionnent dans toutes les configurations d’exploitation : Windows, Mac, Linux. Quand on se rappelle que les licences de certains logiciels représentent plusieurs millions chaque année pour les écoles suisses, l’opportunité était à saisir. {{Enraciné dans le passé jurassien, mais la tête dans l’avenir}} Le projet Patois, langue et culture a été réalisé avec des moyens très raisonnables, à la dimension de notre pays. Il est riche d’une multitude de contributions, d’aides bénévoles, de passions. Elles visent toutes à illustrer les trésors de notre région et à stimuler les Jurassiens, leur avenir est dans leurs mains. Que tous les partenaires du projet soient assurés de la gratitude de ceux qui profiteront de leurs rêves, devenus réalité. Le coordinateur du projet Louis-Joseph Fleury {p 6 Bulletin du Service de l’enseignement N° 16 – Octobre 2003}