Publié dans le Quotidien Jurassien le 14 juillet 2023
Ènne croûye novèlle
Lai Migros, ç’ât ïn yue d’ rencontre. Entre les allous, les fannes s’ râtant, aippuyies chu yos tchairats. «
Èt peus ces afaints, cment qu’ès vaint
? Èlle ât mairièe, vot’ baîchatte
? Dâli, t’és des p’tèts -l’afaints
? Èt peus ton hanne, èl ât rentrè d’ l’hôpitâ
?
»
Mains è n’ y é p’ que les fannes que baidg’lant. Les hannes baidg’lant pe mâ non pus. Ç’ât çt’Alcide que rencontre en lai Migros son véye caim’râde Roland â raiyon des fruts.
-Yè salut, ci Roland. Qué piaiji
! C’ment qu’ te vais
? È m’sanne que t’ n’és p’ cment d’aivéje. T’és di tieusain
? Qu’ât-ce que s’ pésse que t’és de croûye aigrun
?
-Ne m’en djâse pe. I veus étre pére.
-Mains ç’ât des fïn meus. Ç’ât ènne boénne novèlle. È t’ fât t’ rédjoyi. Râte de faire çte téte.
-Le probyème…
-Poéche qu’è y é ïn probyème
? Laivou qu’èl ât, le probyème
?
-Le probyème, ç’ât qu’i n’ sais p’ cment l’ainnoncie en mai fanne.
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Une mauvaise nouvelle
La Migros est un lieu de rencontre. Entre les rayons, les femmes s’arrêtent, appuyées sur leurs caddies. «
Et ces enfants, comment vont-ils
? Elle est mariée, votre fille
? Alors, tu as des petits -enfants
? Et ton homme, il est rentré de l’hôpital
?
»
Mais il n’y a pas que les femmes qui bavardent. Les hommes bavardent tout autant. Alcide rencontre à la Migros son vieux camarade Roland au rayon des fruits.
-Eh salut, Roland. Quel plaisir
! Comment vas-tu
? Il me semble que tu n’es pas comme d’habitude. Tu as un souci
? Qu’est-ce qui te contrarie
?
-Ne m’en parle pas. Je vais être père.
-Mais c’est merveilleux. C’est une bonne nouvelle. Il faut te réjouir. Cesse de faire cette tête
!
-Le problème…
-Parce qu’il y a un problème
? Où est le problème
?
-Le problème, c’est que je ne sais pas comment l’annoncer à ma femme.
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