Publié dans le Quotidien Jurassien le 17 mars 2023
Perrine était diaîchatte
Perrine était diaîchatte
Tchie Môsieu leTiurie.
Son aimant v’nié lai voûere
Ïn soi aiprés sopaie.
- Perrine, ô mai Perrine
I voérrôs bïn t’ baijie.
- Oh
! Grôs begnat qu’ t’és béte
T’ n’és p’ fâte de l’ demandaie
Voili l’ tiurie qu’airrive
- Laivoù qu’i m’ veus catchi
?
- Catche-te dedains la hutche.
È n’ sairait t’y r’rovaie.
È y d’moéré chés s’naines.
Lai bèlle l’aivait rébyè.
 bout de chés s’naines
Les raits l’aivïnt rondgie.
Ès y’ aivïnt rondgie l’ crâne
Èt peus tos les atchayes.
An fsé creujie son crâne
Po faire ïn abnètie.
An fsé montaie ses tjaimbes
Po faire ïn tchaindelie.
Voili lai trichte eurconte
D’ïn djuene hanne è mairiaie
Qu’allait voûere les baîchattes
Le soi aiprés sopaie.
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Perrine était servante
Chanson populaire.
Perrine était servante
Chez monsieur le curé.
Son amant vint la voir
Un soir après souper.
- Perrine, ô ma Perrine
J’voudrais t’y bien t’baiser
- Et grand nigaud, qu’t’es bête,
Ç a s’prend sans s’demander.
V’là M’sieur l’curé qu’arrive.
- Où j’vais donc me cacher
?
- Cache-toi donc dans la huche.
I n’saurait t’y trouver.
Il y resta là six semaines.
Elle l’avait oublié.
Au bout de six semaines,
Les rats l’avaient mangé.
Ils y avaient rongé l’crâne
Et puis tous les doigts de pieds.
On fit creuser son crâne
Pour faire un bénitier.
On fit monter ses jambes
Pour faire un chandelier.
Voilà la triste histoire
D’un jeune homme à marier
Qu’allait trop voir les filles
Le soir après souper.
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