
Le Portugais
Joe Dassin
Aivô son mairté-pitchou, è creûye ènne hairèe
Di tchemïn de demain.
È yi bote di tiuere, le soraye et le dgeal
Sont grèynès chu ses mains.
Le Portugaiche dains son chirè tot roudge
Qu’eursanne en ïn mânô.
Es-t’ vu l’étraindge laiboérou
Des prieres de béton
Et des tchaimps de roitchats ?
È fât en faire des voiyaidges,
È fât en faire di tchemïn,
Ce n’ât pus dains son velaidge
Qu’an peut diaingnie son pain.
Loin de son toit de sai vèlle,
È des mill’s d’lai sen-di-fraid,
Le soi dains ïn bidonvèlle,
Le Portugaiche s’endoûe.
Èl ât airrivè en lai gare d’Austerlitz
Voili dje doûes annèes.
Èl n’é qu’ènne idèe, diaingnie tot piein d’airdgent
Et retouènaie là-dvaint.
Le Portugaiche dains son chirè tot roudge
Qu’eursanne en ïn mânô,
È ne sairait t’ôyi,
Èl ât chu le tchemïn
Que moènne â Portugal.
È fât en faire des voiyaidges,
È fât en faire di tchemïn,
Ce n’ât pus dains son velaidge
Qu’an peut diaingnie son pain.
La, la, la .....
Traduit en patois par Denis Frund
décembre 2020
Avec son marteau-piqueur
Il creuse le sillon de la route de demain
Il y met du cœur
Le soleil et le gel sont écrits sur ses mains
Le Portugais dans son ciré tout rouge
Qui ressemble à un épouvantail
As-tu vu l’étrange laboureur des prairies de béton
Et des champs de rocailles
Il faut en faire des voyages
Il faut en faire du chemin
Ce n’est plus dans son village
Qu’on peut gagner son pain
Loin de son toit, de sa ville
A 500 lieux vers le nord
Le soir dans un bidonville
Le Portugais s’endort
Il est arrivé à la gare d’Austerlitz
Voilà deux ans déjà
Il n’a qu’un idée, gagner beaucoup d’argent
Et retourner là-bas
Le Portugais dans son ciré tout rouge
Qui ressemble à un épouvantail
Il ne te voit pas
Il est sur le chemin qui mène au Portugal
Il faut en faire des voyages
Il faut en faire du chemin
Ce n’est plus dans son village
Qu’on peut gagner son pain
Loin de son toit, de sa ville
A 500 lieux vers le nord
Le soir dans un bidonville
Le Portugais s’endort