Paru dans
LQJ du 24 janvier 2014
{Le frainçais dains le temps n’était p’ aijie po ces afaints que ne djâsïnt que l’ patois. C’était la yeuçon de grammére. Lai maîtrasse f’sait aippare le chïndiulie èt le pluriel.
- S’i dis : “Des chevaux”, ât-ce que ç’ât chïndiulie ou bïn pluriel
?
“Des chevaux”, çoli n’yos diait ran en ces nitious. Èlle les bote ch’lai vie.
- Oûyites, s’i dis "ïn tchvâ”, è y en é cobïn
?
Tus ensoène :
- Yun
!
- Yé ô, ran qu’yun. Èt peus "dés tchvâs"
?
- Pus d’yun
!
- Vôs èz compris. En frainçais, en lai piaice de dire ïn tchvâ an dit "un cheval", en lai piaice de dire dés tchvâs, an dit "des chevaux."
Djunque li, tot vait bïn. Lai régente veut voûere ço qu’ çoli bèye d’aivô ïn âtre mot.
- Èt peus, les afaints, pantalon, ç’ât chïndiulie ou bïn pluriel
?
Le p’tèt Djousy :
- Ç’ât chïndiulie poi enson èt peus pluriel poi en béche.}
Le pluriel des noms. La grammaire confrontée aux réalités.
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Traduction
Singulier ou pluriel
Le français autrefois n’était pas facile pour ces enfants qui ne parlaient que patois. C’était la leçon de grammaire. La maîtresse faisait appendre le singulier et le pluriel.
- Si je dis : “Des chevaux”, est-ce singulier ou pluriel
?
“Des chevaux”, cela ne leur disait rien à ces gamins. Elle les met sur la voie.
- Écoutez, si je dis "un cheval”, il y en a combien
?
Tous ensemble :
- Un
!
- Eh oui, rien qu’un. Et puis "des chevaux"
?
- Plus d’un
!
- Vous avez compris. En français, au lieu de dire ïn tchvâ, on dit "un cheval", au lieu de dire dés tchvâs, on dit "des chevaux."
Jusque là, tout va bien. L’institutrice veut voir ce que cela donne avec un autre mot.
- Et alors, les, enfants, pantalon, est-ce singulier ou pluriel
?
Le petit Djousy :
- C’est singulier par le haut et pluriel par le bas.
Le pluriel des noms. La grammaire confrontée aux réalités.
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La chronique patoise du
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