Radio Fréquence Jura
RFJ
Rubrique en patois du 10 mars 2013
Auteur : Eribert Affolter
Thème : Assemblée des Taignons, un bourgeon
!
Aimis di patois bondjoué,
Vardé péssè, l’Aimicale des Patoisaints «
Le Taignon
» é t’ni son assembièe dgén’râ. Ènne cïnquantaine de membres étïnt aittâlè dans le poiye di Cabairet di Manége ès Seignedgie. C’était ènne tote bèlle lovrèe.
D’vaint de péssaie ès rédjôyéchainces, nôs ains djâsaie des aiffaires de note Aimicale. Ènne tot boénne novelle : nôs ains aitieuyie quaitre novés membres. Ïn miraîche obïn ènne annèe sainte. Ç’ât po moi le premie côp qu’i voit çoli. Oh
! Ènne hèlombratte ne fait’p le paitchi-feûs mains, po cés que s’otiupant de c’te souchitè, çoli béye ïn po de bâme â tiuere. En pus lai moue n’a’p frit c’t’ annèe.
Nôs ains pailait de note Chorale, di théâtre, de nôs sous, de nôs djâseries. Tos les dgens étïnt d’aiccoue de r’botaie le boéré po ènne annèe.
Nôs nôs sont demaindaie poquoi è n’y aivait piépe yun membre que d’morait ès Bôs èt dempé trâs ès Breuleux. Dains le temps, ces dous v’laidges étïnt bïn r’présentè. I me s’vïns qu’è y aivait ènne grâlaie que v’niïnt de li. Che les «
Les Gremôs
» èt les Mâlies m’ôyant, èt fât qu’ès prengneuchïnt le téléphone po me laincie ïn côp de flé. Ç’ât d’aivo ïn gros piaîji qu’i veus les rensoignie.
Ïn rai de soraye dains note souchitè : po le théâtre, nôs ains dous djeûnes que se béyant brâment de poène. Ïn bouebat, qu’é dje djue l’annèe péssèe, èt ènne baîchatte qu’ât bïn hèyerouse tchu les lavons. Ces dous djeûnes sont t’aivu en l’écôle di patois. Ès fât craire que lai voigne é t’aivu bïn piantè.
Les Taignons aint âchi mis â yote programme ènne grosse aictivitè po l’annèe qu’vïnt. Nôs airains lai féte Internationale di Patois ès Bulle, tchi les Dzodzais. Çoli fait doues annèes qu’é aippointant c’te féte. An peut yo faire confiance ç’ât des dgens dgenerous que botant tot en eûvre po r’cidre les patoisaints de tot paitchot.
Les Taignons aint di piaîji de s’raissembièe èt de péssaie des boussiattes ensoinne. Ès djâsant, ès tchaintant, ès riolant. Tot c’qu’è fât po rébyes les èrtieulons de lai vétçhaince. Ç’ât bïn moiyou mairtchi que d’allaie voûere ïn médecïn. Èt peus vôs saites, vôs r’trovèz des dgens bïns. Ces patoisaints s’sont des bon vétçhaints.
Bïn chur, lai lovrèe ç’ât fini pai ènne boénne moirande, ïn bon varre de vïn, ïn cafelat èt ïn p’tét tchissat. Aiprés çoli, ès s’sont r’mijie, èl était quasi lai mineût.
Voili, i é épreuvait de vôs bèyie envie po v’nie d’aivo nôs. I seus chur que vôs n’porèz’pu vôs en péssaie.
Èt bïn voili ç’ât tot po adjed’heû. I vôs tchvâ ïn bon duemoine èt ïn bon peûtou che vôs péssè è tâle.
E. Affolter
Amis du patois bonjour,
Vendredi passé, l’Amicale des Patoisants «
Le Taignon
» a tenu son assemblée générale. Une cinquantaine de membres étaient attablés dans les locaux du Restaurant du Manège à Saignelégier. C’était une toute belle journée.
Avant de passer aux réjouissances, nous avons parlé des affaires de notre Amicale. Une toute bonne nouvelle : nous avons accueilli quatre nouveaux membres. Un miracle ou bien une année sainte. C’est la première fois que je vois cela. Oh
! Une hirondelle ne fait pas le printemps mais, pour les personnes qui s’occupent de cette société, cela met un peu de baume au cœur. En plus la mort ne nous a pas pris de membres cette année.
Nous avons parlé de notre Chorale, du théâtre, de nos sous, de nos causeries. Tous étaient d’accord de remettre le collier pour une année.
Nous nous sommes demandé pourquoi il n’y avait pas de membre qui habitait aux Bois et seulement trois aux Breuleux. Dans le temps, ces deux villages étaient bien représentés. Je me souviens qu’il y avait beaucoup de membre qui venaient de là. Si les «
Gremots
» et les «
Mâlies
» m’entendent : il faut qu’ils prennent le téléphone pour me lancer un coup de fil. C’est avec plaisir que je les renseignerai.
Un rayon de soleil dans notre société : pour le théâtre, nous avons deux jeunes qui se donnent beaucoup de peine. Un garçon, qui a déjà joué l’année passée, et une fille qui est bien heureuse sur la scène. Ces deux jeunes sont allés à l’école du patois. Il faut croire que la graine a été bien plantée.
Les Taignons ont aussi inscrit à leur programme une grande activité pour l’année prochaine. Nous vivrons la fête internationale du Patois à Bulle, chez les Fribourgeois. Cela fait deux années qu’ils préparent cette fête. On peut leur faire confiance ce sont des gens généreux qui mettent tout en œuvre pour recevoir les patoisants de toutes les contrés.
Les Taignons ont du plaisir à se retrouver et à passer des moments ensemble. Ils causent, ils chantent, ils rient. Tout ce qu’il faut pour oublier les soucis de l’existence. C’est bien meilleur marché que de consulter un médecin. Et, vous savez, vous retrouvez des gens bien. Ces patoisants ce sont de bons vivants.
Bien sûr, la soirée s’est fini par un bon souper, un bon verre de vin, un café et une petite goutte. Après cela nous sommes retournés chez nous, il était presque minuit.
Voilà, j’ai essayé de vous donner envie de vous joindre à nous. Je suis sûr que vous ne pourriez plus vous en passer.
Et bien c’est tout pour aujourd’hui. Je vous souhaite un bon dimanche et un bon appétit si vous passez à table.
E. Affolter