Publié : 30 juillet 2021

Yainnure (10)

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 30 juillet 2021

Yainnure (10)

{{L’hôtâ}}. Il n’existe pas de mot français qui rende l’atmosphère de ce mot à la charge affective si prononcée. L’hôtâ, c’est tout à la fois la maison, la demeure, le domicile, le foyer, le chez-soi, le logis, le bercail, voire le home. Voû qu’an feuche, ran ne vât l’hôtâ, écrit Simon Vatré. Où qu’on soit, rien ne vaut la maison, sa maison. Les jeunes gens qu’on envoyait terminer leur scolarité en Suisse allemande avaient lai grie de l’hôtâ, la nostalgie du foyer. {{Les lâdes,}} les volets, les contrevents. D’rie les çhôs lâdes, és djûeyïnt en lai p’tète béte. Derrière les volets clos, ils jouaient à la petite bête, un jeu de cartes où l’on pouvait perdre gros et, pour cette raison, interdit dans les établissements publics. {{Le maignïn}}, rétameur, chaudronnier ambulant. Les maignïns allïnt de v’laidge en v’laidge. Les rétameurs allaient de village en village. Les Maignïns sont les habitants de Plagne. {{Maîyennou}} est employé parfois dans le sens de bricoleur amateur. Il a souvent une connotation péjorative. Ç’ât ïn sacré maîyennou, çtu-ci. C’est un sacré bricoleur, il fait tout juste confiance. {{Lai mé,}} la huche à pain qui sert aussi de pétrin. Elle est généralement munie de poignées pour en faciliter le transport. {{Méneût}}, minuit. Régionalement, méneût désigne aussi le nord. Aivoi ïn tchaimp d’lai sens d’ méneût, posséder un champ au nord. {{Le meûrdgie}} est un tas de pierres, murgier en vieux français. Totes les pieres vaint â meûrdgie. Toutes les pierres vont au murgier. Comprenez : Les sous vont à ceux qui en ont déjà. ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis