Publié : 17 décembre 2021

Pour apaiser la soif

Po aipaijie lai soi

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 17 décembre 2021

Po aipaijie lai soi

{Un extrait du Petit Prince de Saint-Exupéry} - Bondjoué, dit le p’tèt prïnce. - Bondjoué, dit le mairtchaind. C’était ïn mairtchaind de catchats miraitçhe qu’aipaijant lai soi. An en engoule ènne poi snainne èt an n’ ressent pus l’envietaince de boire. - Poquoi qu’ te vends çoli ? dit le p’tèt prïnce. - Ç’ât ènne grante repraindge de temps, dit le mairtchaind. Des saivaints aint fait le cailcul. An dyaingne cïnquante-trâs menutes poi snainne. - Èt peus qu’ât-ce qu’an fait de ces cïnquante-trâs menutes ? - An en fait ç’ qu’an veut. « Moi, muse le p’tèt prïnce, s’i aivôs cïnquante-trâs menutes à dépensie, i mairtch’rôs tot ball’ment voi ïn bené. Note des catchats miraitçhe, des pillules perfectionnées (des cachets miracles) ènne repraindge, une économie ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Pour apaiser la soif

{Un extrait du Petit Prince de Saint-Exupéry Texte original} - Bonjour, dit le petit prince. - Bonjour, dit le marchand. C’était un marchand de pilules perfectionnées qui apaisent la soif. On en avale une par semaine et l’on n’éprouve plus le besoin de boire. - Pourquoi vends-tu ça ? dit le petit prince. - C’est une grande économie de temps, dit le marchand. Les experts ont fait des calculs. On épargne cinquante-trois minutes par semaine. - Et que fait-on de ces cinquante-trois minutes ? - On en fait ce que l’on veut. « Moi, se dit le petit prince, si j’avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine.