Par : Fleury LJ
Publié : 9 avril 2012

Noé et le déluge 2010 !

Marc Monnin

L’DEYUEDGE DE 2010 ---- Enregistrement de Marc Monnin, à Develier, en mars 2012
---- Vos è tut ôyu djâsaie di Tsunami di Japon. Sai’t vos qu’nos ain quasi èyu ïn nové Déyudge en l’an 2010 aiprè JC ? In bé djo l’Bon Due s’en vai tchie Noé é y dit : - Enne fois einco an n’saiè aichtô pu vétyie chu ç’te tiere, è y é bïn tro de dgens ! Noé è t’fât conchtrure ènne novelle naiee è peu aipré trovaie ènne père de totes lé bétes, ôégés compris que vétian chu lai tiere, sain rébiè quéques boinnes dgens, Main te sèré bïn que t’veu aivoi di mâ. Dain 6 mois i envie lai pieudge qu’veu tchoire 40 djos é tot sèré détrut 6 mois aipré l’Bon Due r’vïn tchie Noé é n’trove qu’ïn bout d’ bô perçi, ïn bout d’bô pairli ! Chu ènne tâle è voi ïn échpesse de pyan de naie grèynaie chu ïn bout de pépie ! - Main Noé qu’è y dit : te n’é quasi ran faie ; demain lè pieudge aicmence de tchoire ! - Oh Seigneur Djésus è vos fat m’paidg’naie ! I aie épreuvaie de conchtrure ènne naiee main i n’aipe einco r ’ci l’permis de conchtrure, è m’diant qui aie rébiaie lai sireine d’ailairme di fue. Me végïns n’sompe d’aicô, è diant qu’é n’v’lan pu ran voi dâ yôs hôtas. Çu di cainton que faie lé pyans des v’laidges é dé vies, çu qu’vorai faire 4 ou 5 v’laidges aivo tôt l’Jura m’é dit que dïnche ïn trèvèye ne se sèré se faire sain qu’lé dgens di cainton n’èyeuchïn vôtaie ! E n’v’lampe craire que lè mèe veu v’ni djuq’çi. Vois’t vos è n’y compregnant ran dit tot. I aie d’maindaie di bô é bordjeais, è diant qu’è n’aimpe de sous ; è nos v’lant vendre di bô en dé pries de fô ! Çu qu’s’occupe dé côtes ai Sïn Oechanne n’saipe vou è y airè einco dé bôs qu’ai porai mairquè. E dit aichbïn que mitnain ç’n’âpe lai sejon d’copaie. E l’é ïn pô réjon ! I aie voyu allaie voi l’Minichtre, è l’àt en condgies ; nieun n’saie djuq è tiaint ! I aivô djé aicmencie de trovè dé bêtes é dé ôégés qu’étïn brâmen bon mairtchie. L’WWF è peu lai SPA m’sont tchoi chu l’dô ; è i aivé ïn pô (poue) de tro dain l’bola, ïn toré, ïn bé p’tét Montbéliard, poch qu’est l’avai ènne virole dain l’nè, ça défenju, è m’ain envie lé gendarmes. Chu mon tchaimpoi è n’i aivaipe prou d’érbe po 4 tchivres è peu in boc aivo 2 berbis é ïn boc. Po lé dgeraines, ça einco pé, è i fât mitain ènne véranda. Vo l’crairè ç’vo vlai, main ci Receveur dit que çoli n’veup raipportè d’impôts ; po lu, no n’aimpe fâte de çte naie. Po faire tôt ci trèvèye, y aivô djé trovaie dé djûenes, voili qu’cé de l’UNIA sont v’ni voi ce ât moin é l’étin chindichaie ! E mâin einco dit que po me bouebs y daivô lé payies c’ment les âtres ôvries ! Lé douanies demaindant des pépies po tôt l’monde, poch que lai naie s’en veu craibïn embrure dain ïn âtre pays ! Voites-vos Djésus, y n’ai pe fini d’aivoi dé probyèmes aivo tôt ce gros que n’y compregnant ran , main y n’vorôpe vos ainbaindnaie ! Chu çoli, voili que lé grosses nues qu’étïn dgé ât de dâ quéque djos ç’en vain, que l’sorèye se r’bote è r’yûre aipré ïn bé airbois, chu tôt l’Jura. Noé demainde dâli àt Bon Due : - Ne v’lai vos pu détrûre el monde ? - I n’aie pu fâte d’el faire, çé gros di cainton v’lan dgé bïn l’faire sain moi ! {Texte français : JOP Traduction en patois : MMD, Marc Monnin, Develier 01.04.2011} ---- {pour impression}
---- En 2010 après Jésus-Christ, Dieu visite Noé et lui dit : - Une fois encore, la terre est devenue invivable et surpeuplée. Construis une arche et rassemble un couple de chaque être vivant ainsi que quelques bons humains. Dans six mois, j’envoie la pluie durant quarante jours et quarante nuits, et je détruis tout ! ! ! Six mois plus tard. Dieu retourne visiter Noé et ne voit qu’une ébauche de construction navale. - Mais, Noé, tu n’as pratiquement rien fait ! Demain il commence à pleuvoir ! - Pardonne-moi, Tout Puissant, j’ai fait tout mon possible mais les temps ont changé ! J’ai essayé de bâtir l’arche mais il faut un permis de construire et l’inspecteur me fait des ennuis au sujet du système d’alarme anti-incendie. Mes voisins ont créé une association parce que la construction de l’échafaudage dans ma cour viole le règlement de copropriété et obstrue leur vue. J’ai dû recourir à un conciliateur pour arriver à un accord. L’Urbanisme m’a obligé à réaliser une étude de faisabilité et à déposer un mémoire sur les coûts des travaux nécessaires pour transporter l’arche jusqu’à la mer. Pas moyen de leur faire comprendre que la mer allait venir jusqu’à nous. Ils ont refusé de me croire. La coupe du bois de construction navale s’est heurtée aux multiples Associations pour La Protection de l’Environnement sous le triple motif que je contribuais à la déforestation, que mon autorisation donnée par les Eaux et Forêts n’avait pas de valeur aux yeux du Ministère de l’environnement, et que cela détruisait l’habitat de plusieurs espèces animales. J’ai pourtant expliqué qu’il s’agissait, au contraire de préserver ces espèces, rien n’y a fait. J’avais à peine commencé à rassembler les couples d’animaux que la SPA et WWF me sont tombés sur le dos pour acte de cruauté envers les animaux parce que je les soustrayais contre leur gré à leur milieu naturel et que je les enfermais dans des pièces trop exiguës. Ensuite, l’agence gouvernementale pour le Développement Durable a exigé une étude de l’impact sur l’environnement de ce fameux déluge. Dans le même temps, je me débattais avec le Ministère du Travail qui me reprochait de violer la législation en utilisant des travailleurs bénévoles. Je les avais embauchés car les Syndicats m’avaient interdit d’employer mes propres fils, disant que je ne devais employer que des travailleurs hautement qualifiés et, dans tous les cas, syndiqués. Enfin le Fisc a saisi tous mes avoirs, prétextant que je me préparais à fuir illégalement le pays tandis que les Douanes menaçaient de m’assigner devant les tribunaux pour « tentative de franchissement de frontière en possession d’espèces protégées ou reconnues comme dangereuses ». Aussi, pardonne-moi. Tout Puissant, mais j’ai manqué de persévérance et j’ai abandonné ce projet. Aussitôt les nuages se sont dissipés, un arc-en-ciel est apparu et le Soleil a lui. - Mais tu renonces à détruire le monde ? demanda Noé. - Inutile, répondit Dieu, l’administration s’en charge.. !